
09/02/2024 – Aujourd'hui, la Commission d'enquête de la Chambre des représentants, chargée d'enquêter sur la gestion des abus sexuels dans l'Église et ailleurs, se penche sur le mécanisme d'arbitrage, par lequel les victimes de faits prescrits devant la Justice, peuvent encore être entendues, reconnues et recevoir une compensation matérielle. La Commission d'arbitrage a été créée à la suite de la recommandation de la précédente Commission parlementaire sur les abus dans l'Église de 2010-2011.
Au nombre des personnes entendues figure Mgr Herman Cosijns, qui a été secrétaire général de la Conférence des évêques de Belgique de 2011 jusqu'au début de l'année dernière. Il a été étroitement impliqué dans la rédaction de l'arbitrage et est membre de la fondation Dignity, qui agit au nom de l'Église en Belgique comme organisme central pour les victimes.
Rencontre avec des centaines de victimes
Herman Cosijns s'est entretenu avec des centaines de victimes et a témoigné devant la commission parlementaire de cette expérience particulièrement éprouvante. Mgr Cosijns : "En tant qu'Église, nous avons réellement honte de cette souffrance infligée. Pour beaucoup, ce fut un soulagement que l'Église croie aux faits et reconnaisse leur souffrance. Car telle était notre mission principale : reconnaître la souffrance des victimes et présenter des excuses au nom de l'Église. Nous avons reconnu que des membres de l'Église avaient commis des délits graves et odieux. Reconnaître les faits avec nos excuses et une compensation financière, c'était la manière pour l'Église d'assumer sa responsabilité morale dans cette souffrance. (...) Ces rencontres m'ont appris que les abus sexuels marquent toute une vie. Les victimes les portent en elles tout au long de leur vie. Pour la plupart, il s'agit d'une douleur cachée et d'une blessure qui ne guérit jamais".
628 signalements à l'Arbitrage
Herman Cosijns a également donné plus de détails sur les 628 signalements à la Commission d'arbitrage (en plus des 686 signalements aux points de contact de l'Église ; les coordinateurs ont témoigné à ce sujet lundi dernier. Au total, les signalements proviennent de 493 hommes et 135 femmes, dont 449 néerlandophones, 178 francophones et 1 germanophone. Il s'agissait principalement de plaignants âgés de 50 à 80 ans à l'époque. 507 victimes ont reçu une compensation financière.
Les autres ont renoncé à leur déclaration ou il y a d'autres explications : par exemple, il ne s'agissait pas d'un prêtre ou d'un religieux auteur de l'abus, les plaignants sont décédés pendant la procédure, 43 ont été indemnisés ailleurs, principalement auprès des points de contact, ou bien il s'est avéré en fin de compte qu'ils n'étaient pas victimes d'abus sexuels. 482 demandeurs ont signé un protocole de conciliation, 22 ont opté pour un protocole "ad hoc" dont le montant sera versé lorsque les preuves de la prescription seront établies.
Lutte de l'Église contre les abus sexuels dans une relation pastorale : 1997-2024
Herman Cosijns a aussi expliqué les nombreuses initiatives prises par la Conférence des évêques pour mettre fin aux abus dans un contexte pastoral, en particulier depuis 2012.
Il s'agit notamment des dix points de contact de l'Église, du code de conduite pour les personnes travaillant dans une relation pastorale (cadre professionnel et bénévoles), de l'examen minutieux des candidats prêtres pendant leur formation de huit ans, des journées d'étude obligatoires pour toutes les personnes nommées dans l'Église, souvent avec la coopération active des survivants. Rien que dans les huit diocèses belges, plus de 60 de ces journées d'étude ont eu lieu depuis 2012.
Pour un aperçu complet de toutes les initiatives prises par l'Église dans la lutte contre les abus sexuels dans le cadre d'une relation pastorale : cliquez ici.
SERVICE DE PRESSE ET D'INFORMATION DE LA CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES DE BELGIQUE