Cette semaine nos décrypteurs ont mis en lumière les actions mises en place pour venir en aide aux enfants qui vivent dans les rues de Kinshasa en République démocratique du Congo. Un sujet touchant et qui donne envie de bouger pour un monde meilleur pour tous.
Pour décrypter l’actualité cette semaine c’est Émilie Stainier, chargée de communication chez Louvain Coopération, et Manu Van Lier, journaliste chez CathoBel et Dimanche, qui nous ont rejoints en studio. Comme toujours, deux sujets sur la table : les enfants des rues à Kinshasa et les œuvres d’art prises pour cible par les activistes écologistes.
Louvain Coopération à Kinshasa
Premier sujet prenant, comme déjà mentionné plus haut. En effet, ce sont des milliers d’enfants qui ont fuit la pauvreté ou la maltraitance au sein du cercle familial et qui se retrouvent à vivre dans la rue. Sur place, ils sont souvent appelés « shégués ». Par exemple, on leur prête le mauvais œil en raison de maladies inexpliquées. Ils sont alors considérés comme des enfants sorciers et chassés de leur famille.
Jean-Pierre Godding, membre de la communauté du Chemin Neuf actif sur place, nous expliquait déjà l’année passée que ces enfants des rues étaient livrés à eux-mêmes dans un climat de violence. La réalité pour ses enfants est celle de la débrouille et souvent du vol, de la drogue ou encore du viol. C’est pourquoi l’ONG universitaire Louvain Coopération, représentée en studio par Émilie, les accompagne pour les réinsérer dans la société.
Cette réinsertion se fait de différentes façons : les plus jeunes reçoivent des cours de remise à niveau afin de pouvoir être scolarisés et de pouvoir repartir sur une bonne base. Les plus âgés, à partir de 15 ou 16 ans, suivent une formation pratique qui leur permettra ensuite de travailler. Enfin, quand cela est possible, les jeunes sont réintégrés dans leur famille avec un accompagnement continu pour qu’ils ne se retrouvent pas de nouveau à la rue.
Chaque année, ce sont des dizaines d’enfants qui sont aidés par Louvain Coopération et leurs partenaires sur place. Et comme le souligne Émilie : "Ce qui fait le plus plaisir c’est quand certains deviennent des éducateurs à leur tour pour rendre la pareille".
Œuvres d’art, soupe et peinture
Le 6 novembre dernier, des militants du mouvement écologiste Just Stop Oil, opposé aux énergies fossiles, ont brisé à la National Gallery de Londres la vitre de protection d’un tableau de Velázquez. Et ce groupe militant, comme d’autres, n’en est pas à son coup d’essai. En effet, les dernières années, il se retrouve souvent à la Une des médias pour avoir ou bien entarté une œuvre, ou bien, moins dommageable, recouvert de peinture sa vitre de protection. Le message que ces militants espèrent faire passer est que l’art ne peut exister sur une terre dégradée.
Si la manière d'agir n’est pas toujours appréciée, elle permet souvent de donner un plus grand retentissement à la cause que des actions plus douces, comme des manifestations par exemple. D’ailleurs, les actions coups de poing ne se multiplient pas que dans les musées. Blocages de routes, interruptions de spectacles, manifestations sportives interrompues. Ces actions mettent en lumière l’urgence de la cause écologique. Mais, comme nous le rappelle Manu : "C’est aussi un risque de sécurité. Imaginez le stress pour le service de sécurité qui voit quelqu’un débarquer en courant sur le terrain ou qui sort quelque chose de son sac. Ça pourrait très bien être un attentat".
Ces actions ne font pas l’unanimité. Et pourtant, la désobéissance civile a déjà fait ses preuves de nombreuse fois dans l’Histoire. Notamment pour l’avancement des droits des femmes et les suffragettes, pour les droits des minorités, l'égalité des genres, la défense des animaux. Qui n’a jamais entendu parler des Fémens ou du groupe de rock les Pussy Riots qui s'opposaient à Poutine ? Ces actions, si elles ont le mérite de faire passer un message qui n'est plus entendu, peuvent également se retourner contre leurs auteurs et par conséquent les faire passer pour des pseudo-illuminés ou des rebelles que les autorités doivent sanctionner.
Pour aller plus loin…
Comme chaque semaine, nous vous proposons d’approfondir certains sujets abordés dans l’émission. Et cette fois-ci, nous avons trois propositions à vous faire.
La première est de soutenir la campagne de Louvain Coopération pour venir en aide aux enfants qui vivent dans les rues de Kinshasa. Pour ce faire, vous pouvez vous rendre sur le site de Louvain Coopération et leur faire un don. En plus d’être déductible fiscalement, cela les aide à recevoir de meilleurs financements. Et si vous travaillez à l’UCLouvain, l’université double votre don !
La deuxième proposition est de regarder un des documentaires sur Denis Mukwege, l’homme qui répare les femmes. Émilie nous parlait de lui dans son zoom puisqu’il se présente aux prochaines élections présidentielles en RD Congo.
Et enfin, si vous souhaitez en savoir plus sur l’acte héroïque d’Ismaël, 24 ans, qui n’a pas hésité à se jeter à l’eau dans le canal de Bruxelles, nous vous invitons à lire l’article de La Libre à son sujet.