Le 30 septembre, Mgr Luc Terlinden été chaleureusement accueilli dans le vicariat du Brabant wallon, lors d’une célébration dans la collégiale Sainte-Gertrude. Compte rendu et images à découvrir.

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Après sa nomination d’archevêque de Malines-Bruxelles, le 22 juin, suivie par la remise du pallium des mains du pape François, le 29 juin à Rome, Mgr Luc Terlinden a pris possession du siège archiépiscopal le 3 septembre en la cathédrale Saint-Rombaut à Malines. Il a, ensuite, été accueilli en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles, le 12 septembre, puis en la collégiale Sainte-Gertrude à Nivelles, le 30 septembre.
La date du samedi 30 septembre résonnait de manière particulière dans le cœur des habitants de Nivelles – les Aclots, puisqu’il s’agissait du 747e Tour de Sainte-Gertrude. Et comme l’a soulignée d’emblée Mgr Jean-Luc Hudsyn, évêque auxiliaire pour le Brabant wallon, « c’est bien la première fois en tant de siècles qu’un archevêque est accueilli, en Brabant wallon, à l’occasion de cette fête séculaire. »
« Nous n’avons jamais fini de nous convertir »
Dans son homélie, Mgr Luc Terlinden a fait allusion au titre d’un livre de Christian Bobin : Le Très-Bas. « En Jésus qui s’abaisse, Dieu va jusqu’au bout de son amour pour l’humanité », a-t-il souligné. Evoquant les victimes des abus sexuels, l’archevêque a insisté sur la nécessité – et plus spécialement encore pour les évêques et les responsables de l’Eglise – d’écouter leurs cris, avant d’inviter à la conversion vers une Eglise en sortie et plus missionnaire, qui soit enracinée dans la vie en Jésus-Christ et dans l’ouverture au monde et à la société. Reprenant la lettre de saint Paul aux Philippiens (deuxième lecture), il n’a pas manqué d’inciter à rechercher l’unité. « Sur ce chemin, par son amour du Christ, par sa très grande charité et l’énergie qu’elle a mise au soin des plus petits et des plus pauvres, Sainte Gertrude nous montre la voie », a-t-il indiqué.

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Dans l’esprit de la devise épiscopale de Mgr Luc Terlinden, les différentes intentions se sont ensuite inscrites dans le thème de Fratelli tutti.
Au moment de conclure la célébration, Mgr Luc Terlinden a invité chacun des participants à se placer en communion avec l’Eglise et la démarche synodale entreprise il y a deux ans, rappelant le début concomitant de la session synodale à Rome.
Un joyeux lapsus entre Malines et Nivelles a souligné l’attachement du prélat à son lieu de résidence, lui qui a été auparavant à Louvain-la-Neuve et à Bruxelles ! Enfin, en remerciant Mgr Hudsyn, il a également annoncé de plus amples remerciements à venir lors d’une célébration d’ici « quelques mois »… Une manière d’annoncer des changements à venir dans l’organisation de l’archidiocèse.
En musique aussi
Une chorale composée des paroisses environnantes et du Brabant wallon a accompagné la célébration de ses chants. Le commun de la messe était celui du Roman Païs, une composition de Nicole Berthet et de Jacques Berthier fréquemment jouée et chantée lors des messes chrismales ou les rassemblements dans le Brabant wallon. Pour rappel, Nivelles est la capitale du roman païs, cette région où l’on parle en langue romane. L’appellation remonterait au XIIe siècle de notre ère.
Un lieu emblématique
C’est donc dans la collégiale Sainte-Gertrude, consacrée en 1046, qu’a eu lieu la célébration d’accueil du nouvel archevêque de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. Classée patrimoine exceptionnel de Wallonie, celle-ci se distingue par ses dimensions spectaculaires, avec 100 mètres de long, et ses deux chœurs opposés. Fortement endommagée lors de l’offensive allemande, elle a été l’objet d’un référendum en 1974 portant sur la rénovation de sa tour. A cette occasion, une majorité s’est dégagée en faveur de la proposition qui optait pour le style roman.

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La châsse d’origine ayant été détruite en 1940, les reliques de sainte Gertrude ont été dotées d’une châsse contemporaine, œuvre de Félix Roulin, un artiste dinantais. Réalisée en 1982, celle-ci sort lors des processions, telle celle du traditionnel Tour de Sainte-Gertrude.
Chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2004,le Tour de Sainte-Gertrude voit le transfert des reliques de la sainte sur le char, installé dans la collégiale, avec l’aide des pompiers de Nivelles. Le Tour commence lui-même le lendemain matin par la messe des pèlerins suivie par la remise des reliques aux autorités civiles. Un Te Deum marque la rentrée des reliques dans la collégiale, pendant l’après-midi.
Angélique TASIAUX
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La dame de Nivelles
Née en 659, Gertrude est la fille d’Itte et de Pépin de Landen. A la mort de ce dernier, sa mère choisit de se consacrer à Dieu, l’emmenant avec elle dans sa décision. Décédée à l’âge de 40 ans, Gertrude a rapidement été vénérée dans la région de Nivelles, avant de l’être par-delà les frontières du royaume. Elle était également la sœur de Begge, elle-même fondatrice de l’abbaye d’Andenne et mère de Pépin le jeune, fondateur de la dynastie carolingienne.