Mgr Luc Terlinden a été officiellement accueilli en la cathédrale de Bruxelles

Ce mardi 12 septembre, Mgr Terlinden, nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, a pris possession du siège de la cathédrale de Bruxelles. Au cours d'une célébration pleine de joie et de ferveur, il a invité les nombreux participants à "revisiter leur baptême, participation à la Pâque du Christ". Il a également appelé à respecter le repos de Mgr Jean Kockerols, évêque auxiliaire pour Bruxelles, entré en année sabbatique ce lundi.

L'archidiocèse de Malines-Bruxelles a cette particularité de compter deux cathédrales. Après son d'ordination épiscopale et son installation en la cathédrale Saint-Rombaut de Malines, le 3 septembre dernier, le nouvel archevêque devait donc encore prendre possession du siège de la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles. C'est ce que Mgr Luc Terlinden a fait ce mardi 12 septembre, au cours d'une célébration joyeuse, chaleureuse et fervente.

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Une cathédrale bondée

A 19h, Mgr Terlinden a été accueilli dans une cathédrale bondée, au son des applaudissements et des you-you. Etaient également présents Mgr Jean-Luc Hudsyn, évêque auxiliaire pour le Brabant wallon, Mgr Koen Vanhoutte, évêque auxiliaire pour le Brabant flamand, Mgr Franco Coppola, nonce apostolique près le Royaume de Belgique et Mgr Noel Treanor, nonce apostolique près de l'Union européenne. De nombreux prêtres bruxellois, diocésains ou religieux, et des diacres, faisaient également partie de la procession.

Première étape de cette célébration : le lecture de la bulle de nomination, par le pape, de Mgr Terlinden. Ensuite, l'archevêque s'est assis sur le siège de la cathédrale. Ce geste est l'un des symboles liturgiques le plus forts de l'entrée en fonction d'un évêque. En siégeant sur la cathèdre - d'où le qualificatif de "cathédrale" pour l'église qui l'abrite -, il signifie son autorité apostolique sur l'Eglise locale dont il est désormais le pasteur. Une autorité que Mgr Terlinden a lui-même clairement placée sous le seau du service.

"Aimer l'Eglise, c'est aimer le Christ"

Les lectures du jour - celui de la fête de la dédicace de la cathédrale de Bruxelles - nous ont invité à méditer sur le mystère de de l'Eglise. Celle-ci est le lieu abritant la présence de Dieu (livre d'Ezéchiel), le sanctuaire vivant reposant sur la fondation que sont les apôtres (Paul aux Corinthiens). Mais surtout, elle est le corps mort du Christ mort et ressuscité, véritable sanctuaire de Dieu. Un Corps dont nous sommes les membres par notre baptême (récit de la purification du temple dans l'Evangile de Jean).

Décryptant ces textes dans son homélie, le nouvel archevêque s'est d'emblée adressé à l'assemblée. "Votre présence dans cette belle cathédrale aujourd’hui manifeste votre amour de l’Église", a-t-il dit. "Mais aimer l’Église, c’est aimer le Christ. Car notre véritable sanctuaire n’est autre que celui de son corps livré et ressuscité. En plaçant le récit du signe de la purification du Temple au début de son Évangile et non, comme dans les évangiles synoptiques, au début du récit de la passion, Jean nous dit que toute la vie chrétienne, mais aussi la vie de l’Église, est fondée sur la Pâques de Jésus".

Pâques auxquelles chaque chrétien est appelé à participer par son baptême, à insiste Mgr Terlinden : "Plonger dans la Pâques de Jésus c’est aussi évidemment revisiter son baptême, qui est participation à la mort et résurrection de Jésus. Le baptême de l’eau et de l’Esprit fait de nous des enfants bien-aimés du Père et des frères et sœurs en Jésus. La fraternité fait partie intégrante de la vie chrétienne et de la vie de l’Église".

"Les ministres ne sont que des serviteurs"

Avec une grande profondeur et justesse théologiques, Luc Terlinden a encore souligné que "au sein des baptisés, certains frères et sœurs exercent la grâce baptismale dans une modalité particulière, à travers un ministère. Ils se mettent [...] au service de la maison que Dieu construit, de la communauté des baptisés".

C'est ce que Paul exprime dans sa première lettre aux Corinthiens, réagissant "aux tensions qui étaient nées par le fait que certains dans la communauté prenaient parti pour l’un ou pour l’autre. La communauté se divisait ainsi entre ceux qui se réclamaient de Paul et d’autres d’un certain Apollos. Mais Paul et Apollos, souligne l’apôtre, ne sont que des ministres, des serviteurs qui ont amenés les Corinthiens à la foi. L’un a semé, l’autre a arrosé, mais c’est Dieu qui donne la croissance". Une façon, pour l'archevêque, de dire que, dans notre Eglise belge également, il faut éviter de prendre position pour certains et contre d'autres...

Mgr Terlinden a conclu son homélie par un avertissement qu'il s'est aussi adressé à lui même. "Il n’y a donc, conclut Paul, pas d’autre pierre de fondation à la maison que Dieu construit que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. C’est une sérieuse mise en garde pour les ministres dans l’Église, à commencer par l’évêque, à ne pas se substituer au Christ. Les ministres ne sont que ses serviteurs. Autrement, nous apportons la division et la destruction du sanctuaire de Dieu, demeure de l’Esprit. Ce sanctuaire est saint et, dit encore l’apôtre Paul, ce sanctuaire, c’est vous."

Une absence et des remerciements

La célébration s'est prolongée par la liturgie eucharistique et achevée par des remerciements. A cette occasion, Mgr Terlinden est revenu brièvement sur l'année sabbatique de Mgr Jean Kockerols, son évêque auxiliaire pour Bruxelles, absent de la célébration. Année sabbatique qui a été annoncée et qui a pris cours ce lundi 11 septembre. Le remerciant "pour tout ce qu'il a fait jusqu'à présent" pour l'archidiocèse, l'archevêque a indiqué que Mgr Kockerols avait "besoin de repos". Il a demandé que l'on "respecte ce repos, sans se laisser aller à différentes hypothèses". Un message clair souhaitant visiblement couper court aux spéculations. Mgr Terlinden a également remercié le chanoine Tony Frison, vicaire épiscopal fraîchement nommé, d'avoir accepté de reprendre les responsabilités de l'évêque auxiliaire.

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La célébration s'est clôturée comme elle a commencé : dans la joie et sous les applaudissements. Elle a été suivie par un verre de l'amitié dans la cathédrale, un peu comme une réunion de famille. Prochain grand rendez-vous de Mgr Luc Terlinden avec les fidèles de l'archidiocèse : une célébration d'accueil à la collégiale de Nivelles le 30 septembre prochain.

Christophe HERINCKX