L’Ukraine vote l’interdiction de l’Église orthodoxe liée à Moscou


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L’Ukraine vote l’interdiction de l’Église orthodoxe liée à Moscou
© СТОЛИЧНЫЙ БЛАГОВЕСТНИК from Киев
Par Cath.ch
Publié le
2 min

Le parlement ukrainien a voté le 19 octobre 2023 une loi interdisant l’Église orthodoxe historiquement liée au Patriarcat de Moscou. Adopté en première lecture, le texte devra être soumis à un nouvel examen, à une date non précisée.

Onuphre, 'métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine', primat de l'Église orthodoxe d'Ukraine (patriarcat de Moscou) depuis 2014. © СТОЛИЧНЫЙ БЛАГОВЕСТНИК from Киев, Украина, CC0

Le parlement ukrainien a adopté, en première lecture, une proposition de loi interdisant l’Église orthodoxe historiquement liée au Patriarcat de Moscou, ce dernier soutenant l’invasion russe de l’Ukraine, ont indiqué des députés.

«Pour vaincre l’agresseur (…), il faut priver la Russie de toute possibilité de nous nuire. C’est une décision historique», s’est félicitée sur Facebook la députée Inna Sovsoun. La proposition de loi a été approuvée par 267 élus, bien au-delà de la majorité requise de 226 voix.

Dès le début de l’invasion russe, des voix se sont élevées en Ukraine pour bannir l’Eglise orthodoxe ukrainienne historiquement liée au patriarcat de Moscou. Depuis l’indépendance ukrainienne de nombreux conflits ont opposé l’Eglise aux autorités locales et à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine autocéphale.

Dès le début du conflit, le métropolite Onuphre avait pourtant condamnée l’invasion russe comme le meurtre biblique d’Abel par son frère Caïn. En mai 2022, l’Eglise orthodoxe ukrainienne avait voté son indépendance et son autonomie complète du Patriarcat de Moscou.

Lire aussi : Ukraine: Les pressions sur l’Eglise orthodoxe ukrainienne s’accentuent

Considérés comme des agents de Moscou

En mars 2022 déjà, un premier projet d’interdiction avait été déposé au parlement ukrainien. Le texte justifiait ces mesures en qualifiant l’Eglise orthodoxe ukrainienne de «vaste structure de renseignement et de sabotage (…) qui a travaillé et continue de travailler en faveur de Poutine depuis de nombreuses années.»

Plus récemment, la controverse a porté sur le renvoi de la Laure de Kiev des moines de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Propriété de l’Etat ukrainien, ce site historique est soumis à une convention quant à son occupation. Les services de sécurité ukrainiens (SBU) accusent le métropolite Pavel, Abbé de la « Laure des Grottes » de Kiev, d’avoir justifié l’agression armée de la Fédération de Russie. Celui-ci a même été assigné à résidence pendant plusieurs mois puis incarcéré avant d’être libéré sous caution.

Le texte de loi actuel, dont la date de l’examen en deuxième lecture n’est pas connue, interdit toute activité d’«organisations religieuses» affiliées avec «le pays effectuant l’agression armée contre l’Ukraine».

L’Église orthodoxe visée a réagi dans un communiqué, dénonçant une entrave à la liberté religieuse, contraire à la Convention européenne des droits de l’Homme et à la Constitution de l’Ukraine.

Maurice Page pour cath.ch


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