Quand elle ne prend pas un temps de prière devant le Saint-Sacrement, elle est occupée à alimenter le site web de la Quinzaine thérésienne. Marie-Agnès Misonne a des journées très remplies en ce début d’année pastorale… Elle met la dernière main pour fêter Thérèse de Lisieux à la Basilique de Koekelberg.

confie Marie-Agnès Misonne © Ann Gilles-Goris
« Même la préparation de la Quinzaine thérésienne donne déjà des fruits », confie fièrement Marie-Agnès Misonne. Entre les premières réunions où quelques personnes avaient été invitées à la basilique de Koekelberg avec l’idée de « faire quelque chose » autour de sainte Thérèse, et le programme étoffé qui s’ouvre ce samedi 23 septembre, il s’en est passé des discussions, des réunions et des cheminements personnels.
Par les rencontres ou des lectures, le fait d’inclure sainte Thérèse « fait bouger les choses », comme le constate Marie-Agnès. Des gens apprennent à se connaître, d’autres intensifient leurs prières adressées à la sainte de Lisieux, d’autres encore acceptent de s’engager pour tel ou tel service d’Eglise… « Si on regarde les groupes de lecture, relève-t-elle, il y a même un groupe qui s’est créé à la prison de Haren. A chaque fois, six ou sept personnes qui ne se connaissaient pas se sont rencontrées… Vous imaginez le nombre que cela fait au total! Une bombe est en train de se préparer », conclut-elle dans un éclat de rire.
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La petite Thérèse est plus grande qu’on ne le croit
Le parcours de Marie-Agnès Misonne à la basilique du Sacré Cœur a souvent fait un clin d’œil à Thérèse de Lisieux. Cela commence par la date de son entrée en fonction dans cette basilique: le 1er octobre 2007, jour de la fête de sainte Thérèse. Ces derniers mois, suite à l’élan impulsé par le père Marc Leroy pour organiser cette quinzaine, l’animatrice pastorale s’est replongée dans la lecture de Histoire d’une âme et autres écrits de Thérèse.
« J’avais lu Histoire d’une âme vers 17-18 ans », se souvient Marie-Agnès. « Longtemps, je l’ai boudée à force d’entendre parler de sa ‘petitesse’. » Plus tard, reconnaît-elle, « j’ai compris l’attitude de Thérèse qui voulait ainsi laisser Dieu prendre toute sa place ». En se plongeant dans la petite voie que propose sainte Thérèse, on voit qu’« elle est immensément plus grande qu’on le croyait au premier abord! »
En fréquentant intensément cette spiritualité de la petite Thérèse, Marie-Agnès remarque: « Même ce qui pourrait paraître négatif, comme la souffrance, nos fautes, etc., elle en fait un tremplin pour rebondir plus haut, et se réfugier plus loin dans les bras du Bon Dieu. » L’animatrice pastorale retient aussi la capacité de la sainte à « entraîner d’autres avec elle. Thérèse n’écrit pas de la même manière à sa cousine Jeanne, ou à sa sœur Céline, en fonction des épreuves que chacune traverse. »
Marie-Agnès Misonne fournit alors une des clés pour comprendre Thérèse: « C’est comme lorsqu’on rencontre quelqu’un. Il ne suffit pas d’échanger deux mots dans un cocktail, il faut passer du temps avec cette personne pour l’écouter.«
Une mission qui fait du sens
La préparation de la Quinzaine thérésienne ne représente qu’une partie de sa mission dans la basilique et au service de l’Unité pastorale (UP) Père Damien. Marie-Agnès est aussi fortement associée à deux pôles importants: l’adoration perpétuelle et le temps fort Venite adoremus. « Je suis heureuse de travailler ici, dans une mission qui fait sens », confie-t-elle. L’animatrice pastorale insiste sur l’importance de « pouvoir proposer Jésus par l’adoration perpétuelle ».
Selon son expérience, « les gens viennent même sans qu’on en fasse la publicité. Et cette adoration étend ses effets dans tous les domaines de la vie, cela contribue à mettre Jésus au centre de leurs vies. »
Elle se souvient que l’aspect missionnaire remonte à son enfance: « A 10 ou 11 ans, je suis allée sonner à toutes les portes de mon voisinage – dans la campagne près de Nivelles – pour inviter à aller à la messe. Je trouvais que 30 personnes n’étaient pas une assemblée suffisante pour la célébration dominicale. J’ai même convaincu un fermier de revenir à la messe avec sa famille. »
L’animatrice pastorale reconnaît aujourd’hui être encore plus épanouie dans une paroisse multiculturelle, dans un milieu populaire. Un épanouissement personnel qui transparaît auprès des nombreuses personnes qui la côtoient, notamment lors de l’adoration perpétuelle. Le père Marc Leroy, qui exerçait jusqu’en mai dernier comme responsable de la pastorale francophone de l’UP Père Damien, parle d’ailleurs de la « maternité spirituelle » de Marie-Agnès Misonne auprès des adorateurs. « Elle a créé autour d’elle une fraternité qui prie », poursuit-il. Pour cette démarche de recueillement devant le Saint-Sacrement qui s’est élargie 24h sur 24, « nous ne faisons quasi rien, Dieu est à l’œuvre », constatait le père Marc Leroy.
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Un choix de vie comblé
Nous touchons là le cœur de la vocation de Marie-Agnès, elle qui a choisi de devenir vierge consacrée après un long cheminement personnel. « Pour moi, reconnaît-elle, le critère d’une vocation se trouve là où on peut le plus aimer et se laisser aimer, donner et recevoir. Ça demande une liberté intérieure de pouvoir dire oui là où je peux m’épanouir. C’est le cas comme vierge consacrée! »
Toute jeune, Marie-Agnès rêvait pourtant d’avoir beaucoup d’enfants. « J’en voulais six! » Mais une fois adulte, elle a progressivement senti que Jésus l’« appelait comme époux ». A chaque fois qu’elle rencontrait une religieuse, elle se posait alors la question de savoir si c’était là sa place: « C’est comme si j’allais entrer dans un moule qui n’était pas le mien », confie-t-elle. Finalement, c’est en lisant le livre Le Seigneur t’épousera (du chanoine Simonet), au sujet de la virginité consacrée dans le siècle, que Marie-Agnès Misonne a la « révélation »: « Chaque phrase me concernait! »
Cette vocation, elle l’exerce depuis plus de quinze ans au service de la communauté de Koekelberg, par les multiples activités qui s’y déroulent. Finalement, conclut-elle, « le Seigneur m’a donné plus d’enfants que j’en souhaitais petite… Ma ‘maternité’ aujourd’hui concerne tous ceux que Jésus met sur ma route, et ils sont bien plus nombreux que je le prévoyais! »
Anne-Françoise de BEAUDRAP

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A voir en TV
📺 Marie-Agnès Misonne, le père Sébastien Dehorter et Alexandra Braux seront les invités de Christophe Herinckx dans l’émission « Il était une foi » (la Une ce dimanche 24 septembre). A revoir ensuite sur www.cathobel.be