Inondations en Libye, le Secrétaire général de l’ONU y voit “un triste instantané de l’état de notre monde”


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Inondations en Libye, le Secrétaire général de l’ONU y voit “un triste instantané de l’état de notre monde”
L'eau a tout envahi dans les rues de Derna
Par Manu Van Lier
Publié le
3 min

Lors l’Assemblée générale de l'ONU, à New-York, António Guterres a prononcé un discours teinté d'amertume, observant dans le drame vécu en Libye les conséquences d'une compilation de problèmes auxquels notre monde est confronté.

L'eau a tout envahi dans les rues de Derna, dans l'est de la Libye

"En ce moment même, les corps des victimes s’échouent sur les plages de la Méditerranée, tandis que des milliardaires prennent le soleil sur leurs super-yachts" s'insurge António Guterres dans son discours du 19 septembre à New-York. Le Secrétaire général de l'ONU estime que les milliers de Libyens qui ont perdu la vie dans les inondations de Derna ont été victimes de plusieurs fléaux: "Victimes d’années de conflit. Victimes du chaos climatique. Victimes des leaders, qui, là et ailleurs, n’ont pas su trouver la voie de la paix." "Les habitantes et les habitants de Derna ont vécu et sont morts à l’épicentre de cette indifférence", poursuit António Guterres. "Derna est un triste instantané de l’état de notre monde, emporté par le torrent des inégalités et des injustices, et paralysé devant les défis à relever." Le Secrétaire général de l'ONU s'inquiète d'un monde qui doit faire face à une multitude de menaces existentielles. Il appelle à un compromis mondial pour faire reculer les inégalités ou les discours haineux. António Guterres estime aussi urgent de réformer les institutions pour les adapter au monde d'aujourd'hui et les "ancrer dans l’équité, la solidarité et l’universalité".

Libye: 43.000 déplacés suite aux inondations

Selon le dernier rapport de l’agence de migration de l’ONU, jeudi 21 septembre, 43 059 personnes ont été déplacées par les inondations meurtrières qui ont ravagé le Nord-Est de la Libye il y a dix jours. C’est un chiffre qui vient confirmer les pires craintes de l’Organisation internationale des migrations (OIM). C’est sans compter les 3 300 morts dont font état les autorités libyennes et les 9.000 personnes portées disparues.

Selon l'OIM, «le manque d'approvisionnement en eau aurait poussé de nombreuses personnes déplacées à quitter Derna pour se rendre dans d'autres villes de l'Est et de l'Ouest». Les autorités libyennes avaient demandé à la population de la ville de ne plus utiliser l'eau du réseau de distribution local, contaminée selon elles par les flots des inondations.

Après le passage de la catastrophe naturelle la plus importante que le pays n’ait jamais connu, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) redoute désormais la propagation de maladies, qui serait «une deuxième crise dévastatrice dans la région». L’eau contaminée représente un risque sanitaire important pour la population, qui manque également de nourriture et d'aide psychologique.

Pensées du Pape pour le peuple libyen

Deux jours après le drame, le Pape François avait pris la parole lors de l'audience générale du mercredi 13 septembre pour lancer un appel envers la population libyenne. «Je vous invite à vous joindre à moi dans mes prières, pour ceux qui ont perdu la vie, pour leurs familles et pour ceux qui ont été déplacés, a déclaré le Souverain pontife, Que notre solidarité avec ces frères et sœurs, éprouvés par une calamité aussi dévastatrice, ne se démente pas».

MV / Vatican News avec AFP

Catégorie : International

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