Etre un laïc : et si nous changions de perspective ? 


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Etre un laïc : et si nous changions de perspective ? 
© Pexels Francis Seura
Par La rédaction
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En ces temps de réflexion synodale où l'ensemble du Peuple de Dieu est mis à contribution, la place des laïcs doit être reconsidérée. Pour Joe Olsen, diplômé de philosophie à l’UCLouvain, la force du laïc réside dans une plus grande proximité avec le monde commun. Il n'est pas une entité séparée ni encore moins opposée au clergé mais son pendant-peuple.

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Nous sommes à un moment décisif concernant la place des laïcs au sein de l'Eglise. En effet, les laïcs doivent prendre des responsabilités inédites qu'il s'agit d'interroger et de penser. Voici une petite réflexion…

Le terme "laïc" est bien souvent galvaudé. Toujours défini par opposition au clergé et toujours de manière négative comme "ce que le laïc n'est pas". Et si nous tentions une définition positive du laïcat en tentant de le définir non plus en l'opposant au clergé mais en en donnant deux définitions complémentaires où nous établirions non plus une théologie du laïcat, comme le fit Yves Congar, mais en posant une anthropologie du laïcat?

Nous voudrions donc voir le laïcat non pas comme une entité séparée ni encore moins opposée au clergé mais comme son pendant-peuple. Car clergé et laïcs sont tous deux pris dans une même communauté, dans un même peuple de Dieu mais chacun ayant vocation à vivre différemment l'appel à la sainteté auquel nous sommes tous conviés.

Une dialectique de collaboration entre clergé et laïcs

Il s'agit donc de voir que nous constituons tous l'Eglise, que nous sommes toutes et tous une part de l'Ecclesia car les laïcs n'occupent pas une place hors de l'Eglise mais en sont bel et bien constitutifs. Etre laïc, c'est donc être comme monsieur et madame tout-le-monde dans le monde en y témoignant un message unique: le message de Dieu. La force du laïc réside dans cette plus grande proximité avec le monde commun, avec le monde de la banalité quotidienne où chaque jour nous sommes pris par les déboires, les tracas mais également les joies propres qui le constituent.

Il y a donc une véritable dialectique entre le clergé et les laïcs. Mais nous ne devons pas la voir comme une dialectique de domination mais bien d'interdépendance où le clergé a autant besoin des laïcs que les laïcs du clergé. Nous voudrions donc poser l'idée d'une "dialectique de la collaboration" entre ces deux entités où chacune agit à sa manière pour témoigner du message du Christ et où chacune d'elles sera renforcée par l'autre dans sa mission.

Cette plus grande reconnaissance du clergé vis-à-vis des laïcs commence avec le Concile Vatican II. Mais nous voudrions qu'il continue et qu'il s'accentue. Nous souhaitons pleinement prolonger et approfondir le regard de Vatican II sur les laïcs au sein de l'Eglise. "Au sein" et pas "hors de"… Nous ne sommes pas partisans d'une réflexion pré- voire contre Vatican II, mais bien d'une réflexion qui accomplit et approfondit pleinement le concile.

La sainteté est l'horizon de tout chrétien

Pour conclure, faisons remarquer que le titre de notre article était "Etre un laïc: et si nous changions de perspective?" Nous n'avons pas dit "Etre laïc", mais pourquoi? Car chaque personne est particulière et vivra le laïcat selon un mode particulier, selon sa teinte qui lui est propre et personnelle. Etre un laïc dans l'Eglise, c'est être un parmi d'autres peut-être, mais une personne particulière certainement.

La vie du laïc est semblable à la vie de toute personne dans le monde: un travail, une famille, des réalités matérielles à devoir gérer et assumer. Ainsi, les laïcs sont pris dans un quotidien qui n'est pas similaire à celui que vivent les ecclésiastiques. Le quotidien laïc lui donne donc une double tâche: annoncer le Message du Christ mais également le vivre comme un exemple chrétien. Comme le dit le catéchisme de l'Eglise catholique, les laïcs ont pour mission d'être des prêtres du Christ, non pas comme le prêtre du clergé mais comme tout homme et toute femme au cœur du monde et de ses réalités. La sainteté est un but commun et cela, que nous soyons prêtres ou non. La sainteté est l'horizon de tout chrétien. Ce but est commun mais les voies pour y parvenir sont donc multiples. La vocation chrétienne est plurivoque et peut s'exprimer de différentes façons. La vocation chrétienne n'est pas monolithique mais peut être vue comme un vitrail où chaque personne colore sa vie du message de Dieu tout en participant au vitrail du Royaume de Dieu. 

Que sont donc les laïcs et le clergé? Deux entités qui devraient collaborer à l'annonce de la Parole de Dieu, chacune à sa façon, dans une coopération visant à la sainteté de toutes et tous. 

Une opinion de Joe Olsen

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