Saint Joseph, homme du silence, totalement ouvert à l’action de l’Esprit-Saint : ce trait si caractéristique de l’époux de Marie a été exploré par le Pape ce mercredi devant les fidèles et pèlerins réunis en salle Paul VI du Vatican pour l’audience générale hebdomadaire.
Le parcours de réflexion sur saint Joseph, que propose le Pape depuis quelques semaines, s’est arrêté ce mercredi sur un aspect fondamental de cette figure: le silence. Les Évangiles ne rapportent en effet aucune parole du père adoptif de Jésus. Mais il serait faux d’imputer cette attitude à un caractère «taciturne», ou d’assimiler ce silence à du «mutisme», a précisé d’entrée François. Il s’agit plutôt d’un silence «plein d’écoute», qui révèle «sa grande intériorité» et par lequel Joseph nous invite à «laisser la place à la présence du Verbe fait chair», le Christ. C’est en effet dans le silence que Dieu se manifeste.
Le silence peut faire peur
Ayant grandi à cette «école» à Nazareth, Jésus n’aura de cesse de chercher des espaces de silence durant ses journées, tout en enjoignant ses disciples à faire de même. «Comme il serait beau que chacun de nous, à l'exemple de saint Joseph, parvienne à retrouver cette dimension contemplative de la vie ouverte précisément par le silence», a alors lancé le Pape aux fidèles, reconnaissant toutefois que cette expérience n’est guère facile, et pour cause: «le silence nous fait un peu peur, car il nous demande d’entrer en nous-mêmes et de rencontrer la partie la plus vraie de nous-mêmes».
Or, de ces espaces de silences peut «émerger une autre parole, celle de l’Esprit Saint qui habite en nous». Cette Voix est souvent confondue «avec les milliers de voix des préoccupations, des tentations, des désirs et des espoirs qui nous habitent». Et sans cet entrainement qui vient de la pratique du silence, «même notre parole peut devenir malade», se transformer même en une «arme dangereuse» -«qui tue plus que l’épée»- lorsqu’elle se confond avec la «flatterie, vantardise, (le) mensonge, médisance et calomnie», a pointé le Pape.
En cultivant le silence, à l’instar de saint Joseph, nous «donnons à l’Esprit la possibilité de nous régénérer, de nous consoler, et nous corriger», «et le bénéfice pour nos cœurs guérira aussi notre langage, nos mots et nos choix», a assuré l’évêque de Rome qui a conclu par une courte prière à saint Joseph, l'homme «qui a uni le silence à l’action» :
“Saint Joseph, homme du silence, toi qui, dans l'Évangile, n'a prononcé aucune parole, apprends nous à nous abstenir de paroles vaines, à redécouvrir la valeur des mots qui édifient, encouragent, consolent, soutiennent. Sois proche de ceux qui souffrent des mots qui blessent, comme les calomnies et les médisances, et aide-nous à toujours unir nos paroles à nos actes. Amen. ”
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