Dans cet ouvrage consacré à la consolation, rédigé à quatre mains, Anselm Grün et Ansgar Stüfe nous partagent leurs propres expériences, et celles d’autres individus rencontrés sur leur chemin, mais aussi des paroles bibliques. Celles-ci nous invitent à regarder nos problèmes du « point de vue de Dieu », et nous aident bien souvent à les relativiser.
Voici donc un petit manuel pour nous aider à trouver la consolation lorsque nous sommes confrontés à divers sentiments négatifs : colère, déception, tristesse, maladie, peur, solitude … Pour les deux auteurs, nous avons tous en nous les capacités de gérer les situations compliquées. Tel est d’ailleurs l’un des principaux enseignements de ce livre. « Notre intention, en écrivant ce livre, n’était pas seulement d’apporter la consolation, mais de mettre nos lecteurs en relation avec leurs propres forces et les possibilités de leur âme, afin qu’ils puissent réagir judicieusement à des situations difficiles. »
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La plupart de nos réactions négatives puiseraient leurs origines dans nos blessures d’enfance. Et c’est aussi en portant notre regard sur Dieu que nous pourrons entamer un véritable chemin de guérison. Parmi les dix-huit cas de figure envisagés, nous vous en proposons une courte sélection pour mieux comprendre la méthode proposée par les deux auteurs.
Quels remèdes pour quels maux?
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Quand je me sens seul(e)
Dans la société hyperconnectée qui est la nôtre, sommes pourtant bien nombreux à nous sentir seul(e)s. Comment remédier à cette solitude qui grignote par ailleurs notre confiance en nous? Dieu sera ici d’un grand secours car la Bible connait ces situations de solitude. Et Dieu y répond en les transformant. Si je me tourne vers Lui, mon être seul devient un être uni. « […] je fais un avec Dieu et avec tous […] » Pour autant, je ne dois pas attendre la seule intervention de Dieu, souligne Anselm Grün, mais avoir plutôt confiance en sa promesse et agir moi-même. Tout processus de guérison nécessite en effet une part d’action et de volonté personnelles, et bien souvent aussi une remise en question.
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Quand je suis triste
Dans le cas présent, la lecture des sages de l’Ancien Testament éclaire la manière d’aborder et de lutter contre la tristesse « qui affaiblit ». Ici aussi, Dieu, à travers son Fils, peut transformer notre tristesse en joie « si aujourd’hui, ici et maintenant, nous sentons la présence de Jésus à nos côtés. » Si je suis triste, ajoute Anselm Grün, c’est que quelque chose de nouveau demande à naître en moi. Et si j’accepte ce qui veut grandir en moi, alors cela me procurera une joie au tréfonds de mon âme que nul ne pourra m’enlever.
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Quand je suis malade
C’est assez naturellement à la guérison du paralytique que se réfère Anselm Grün pour ce chapitre. Jésus le guérit en quatre étapes. Tout d’abord, il le regarde et le considère. Une attitude de prise en considération qui aujourd’hui pourrait déjà soulager bien des souffrances chez nos contemporains. Ensuite, il discerne la cause de sa maladie et le comprend. Il lui demande « Veux-tu être guéri? » A nouveau la question de l’engagement personnel fait surface. Enfin, Jésus confronte le malade avec son affliction et lui commande de se lever. Par ce récit, Jésus nous dit de prendre « à bras-le-corps » la maladie, elle ne doit pas nous empêcher de vivre et encore moins nous déterminer.
A ceci, Ansgar Stüfe ajoute que la pandémie de coronavirus a révélé tout à coup que nous avons une fausse représentation de la maladie et de la mort. Notre société est ainsi conçue qu’elle ne tolère que des êtres bien portants, constate le moine-médecin. Il donne alors ce conseil: « Nous ne devons pas tout de suite penser à la mort lorsque la maladie nous touche, mais plutôt nous servir des petits désagréments corporels pour reconnaître et accepter notre fragilité. »
Sophie DELHALLE
« Une petite pharmacie de la consolation », Anselm Grün et Ansgar Stüfe, traduit de l’allemand par Marie-Lys Wilwerth-Guitard, Salvator, 2021, 16 euros
Illustration: pixabay CCO