Un spécialiste de l’univers anglo-saxon signe le portrait en 300 pages de Olave Baden-Powell décorée du titre de chef-guide du monde, autant que son mari était chef-scout à l’échelle de la planète.
Le nom de Baden-Powell fait irrésistiblement penser à la famille scoute puisque Robert Baden-Powell en fut le fondateur. Qui connaît Olave, son épouse ? A partir de son mariage à l’âge de 23 ans, elle a vécu dans l’ombre de ce général mondialement connu, tout en imprimant sa propre marque à la branche féminine du scoutisme.
Il n’existait pas encore de biographie d’Olave Baden-Powell en français. Plusieurs écrits en anglais parlent d’elle, soit par ses lettres et ses mémoires, soit par les livres publiés par des proches de la famille. L’auteur de cet ouvrage Philippe Maxence édité chez Artège a puisé dans ce vivier d’informations d’autant plus facilement qu’il avait travaillé précédemment sur le général en chef du scoutisme.
Richement documenté, cette biographie retrace le parcours de la jeune Britannique de bonne famille, née le 22 février 1889 (le même jour, mais 32 ans plus tard que son futur époux). Avec Robert Baden-Powell, ils traverseront ensemble les grandes crises du 20ème siècle, à commencer par la première guerre mondiale. Pendant les années 1914-18, Olave et Robert se sont investis comme volontaires en France, laissant leurs jeunes enfants entre les mains expertes d’une nounou. L’épreuve suivante consiste en la santé de Robert Baden-Powell, qui avait la cinquantaine quand il a épousé la jeune Olave. Ensuite, l’auteur évoque le Kenya où le couple a fait installer une maison. C’est là que le pionnier du scoutisme décédera au milieu de la seconde guerre mondiale.
Avec cet ouvrage, Philippe Maxence évoque aussi l’organisation et le développement du scoutisme dans sa branche féminine. Outre le fait d’apprendre qui gérait quelles structures, cela met en évidence les rapports de force et les relations interpersonnelles qui régissaient autour du couple Baden-Powell. Ce livre fait aussi état des questions-clé : les scouts filles doivent-elles faire partie des mêmes groupes que les garçons ? quelles lignes de conduite pour la pédagogie destinée au scoutisme féminin ? Le mouvement doit-il rester exclusivement catholique ou peut-il s’ouvrir à d’autres traditions religieuses ? Ces différentes orientations ont fait du scoutisme féminin ce que le guidisme est devenu aujourd’hui.
Anne-Françoise de Beaudrap
« Olave Baden-Powell. L’aventure scoute au féminin » de Philippe Maxence, Artège, 308 pages.