Voici donc que les écoliers de maternelles et de primaires peuvent reprendre le chemin de l’école qui plus est, sans vraiment qu’on doive mettre en place ce qu’on nomme erronément des « mesures barrière ». Cela suppose, du moins on l’espère, que la décision a bien été prise de concert avec les experts et non pas pour des raisons politiques ou autre « compétition » entre les régions. Le 28 mai, une réunion de concertation a eu lieu pour examiner le cas de l’horeca, sans pour autant donner des indications sur une éventuelle réouverture des cafés, bars et restaurants.
Mais quid des célébrations religieuses? Les chefs de culte sont comme Anne, à qui sa sœur demande « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir? » Eh bien non, pas un mot. Même pas « la route qui poudroie »…
Cette situation commence sérieusement à poser problème. Pour ne parler que du culte catholique, nos évêques ont fait preuve d’une très longue patience, prenant les devants avant que les autorités n’interdisent les célébrations religieuses. Ils ont fait prévaloir le bien commun, avec les autres représentants des cultes, plutôt que de défendre leur pré carré. Ils ont présenté des propositions permettant une reprise avec toutes les mesures de sécurité voulues. Elles ont été soumises au Conseil national de sécurité, ont été réexaminées, amendées, perfectionnées et… cette reprise tant attendue par les fidèles n’est même pas évoquée! On comprend le billet d’humeur (et d’humour) de Mgr Harpigny, évêque de Tournai, (à lire sur le site
www.cathobel.be).
On avait espéré pouvoir célébrer la Pentecôte autrement que confinés. Cela n’a pas été le xcas. Dit poliment, que c’est se moquer du monde! On attendait une réaction des autorités plus rapide. Mais, visiblement, le cultuel n’est pas essentiel aux yeux de nos élus. J’en veux pour preuve l’arrêt du Conseil d’Etat qui avait été saisi par un groupe de croyants pour demander qu’il suspende l’arrêté ministériel interdisant les activités des cérémonies religieuses. Dans son arrêt du 28 mai 2020, la haute autorité rejette la demande estimant que « la condition de suspension requérant l’existence d’une extrême urgence n’a pas été remplie ».
Faut-il y voir l’influence du fort courant laïque qui prévaut au sein de l’équipe gouvernementale? Je n’ose y croire. Mais… le doute commence à m’assaillir!
Jean-Jacques DURRÉ