Prêtre du diocèse de Bordeaux depuis 17 ans, Pierre Alain Lejeune tient un blog. Sur celui-ci, intitulé « libres mots », des réflexions sur le monde environnant, des photos aussi.
Des textes sensibles et en lien avec l’évangile, pour une parole personnelle et authentique. L’ensemble traduit une quête de sens ouverte à l’actualité.
Sagesse, gratitude, patience, justice, humanité et Dieu, voilà quelques-uns des mots redécouverts lors de ce passage dans le désert qui s’apparente à l’isolement.
Et tout s’est arrêté…
« Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ? »
« Il y a des pleins qui sont vides et des vides qui sont pleins… Depuis des décennies, nos journées, nos semaines étaient pleines. Trop pleines. Pleines de précipitation, de bruit, d’activité et de gaz d’échappement. Il fallait remplir, produire, acheter, aller plus vite et plus loin, ne pas se laisser distancer. Nos agendas de marathoniens étaient si pleins qu’il nous semblait impossible de nous laisser surprendre. Pas de place pour l’imprévu… Mais au fond de nous, nous le savions : ce plein trahissait un vide terrifiant. Vide spirituel, vide de sens, vide de disponibilité à l’autre, au temps qui passe et à la fleur qui pousse. Vide de vie… Il est des pleins qui sonnent terriblement vides, terriblement creux. »
A. T.