“Nous”


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“Nous”
Par Jean-Jacques Durré
Publié le
2 min

Après une semaine de confinement, pas toujours respectée hélas, la crise du Covid-19 prend chaque jour plus d’ampleur, dans notre pays, mais aussi à la surface du globe. Elle a fait son apparition en Afrique, dont on sait que les installations en soins de santé ne sont malheureusement pas toujours en mesure de faire face efficacement à cette pandémie.
Nos pensées et prières vont aux victimes et à leurs proches, aux personnes contaminées qui sont dans l’angoisse. Mais aussi à ceux qui ne peuvent assister aux funérailles d’un ami ou d’un membre de la famille, à ces grands-parents qui ne peuvent voir leur famille, aux personnes dans les hôpitaux et les homes, aux sans-abri et aux migrants… à tous ceux qui sont fragilisés. Sans oublier, les médecins, infirmier(ère)s, aides-soignant(e)s et ceux qui sont au service de la population. Et enfin, il y aura les victimes indirectes de cette crise: celles et ceux qui perdront leur emploi, qui ne pourront pas faire face à des échéances financières. Tant de personnes avaient déjà difficile à boucler les fins de mois. On peut craindre que la situation empire malgré les efforts des autorités pour tenter d’éviter le pire.
On oublie parfois que dans notre société tant de gens sont confinés depuis des années, à l’hôpital, dans un home, dans l’isolement, en prison ou… dans la rue. Nous faisons tous désormais l’expérience de ce que c’est d’être coupé de nos relations. Nos certitudes s’en trouvent ébranlées.
Comme l’a déclaré le pape François, cette période est "marquée par la douleur et les ombres entrées dans notre maison". Le souverain pontife nous rappelle - car nous l’avions peut-être oublié - que l’humanité est "une seule communauté" et "combien la fraternité universelle est importante, décisive".
II nous faut dès lors penser à ce que sera l’avenir, lorsque l’épidémie sera endiguée. Un peu à l’image de "l’après-guerre". Le pire serait qu’une fois la pandémie passée, nous reprenions nos habitudes comme si de rien n’était. Alors, les malades, les efforts des soignants, les victimes n’auraient compté pour rien. Comme dans une équipe sportive, il ne sera plus question de "moi" et de "l’autre", mais bien de "nous", sans disctinction de rang social ou d’origine. Nous ne pouvons sortir de cette situation qu’ensemble, et cela donne une autre dimension aux relations humaines. Puisse cette épreuve au moins nous mener sur le chemin d’un monde plus solidaire.

Jean-Jacques DURRÉ

Catégorie : En dialogue

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