Le samedi 15 février 2020, l’archidiocèse a célébré un demi-siècle de diaconat permanent. Tous les diacres permanents et leurs épouses ont été invités par le cardinal Jozef De Kesel à une célébration à Malines.
Le cardinal De Kesel a d’abord expliqué, lors d’une conférence au palais archiépiscopal, à partir des documents conciliaires de Vatican II, pourquoi le diaconat permanent a été restauré en tant qu’état de vie autonome dans l’Église catholique. Cette cérémonie a été suivie d’une célébration pontificale dans la Katelijnekerk à Malines, à laquelle tous les diacres présents ont assisté et les prêtres concélébré.
Une Eglise dans le monde
Dans son homélie, le cardinal a commenté l’évangile du jour où Jésus annonce qu’il n’est pas venu pour abolir la loi mais pour l’accomplir. Il semble même la radicaliser, souligne le cardinal. Il poursuit : « Dans le passé, l’Eglise a donné l’impression que la foi concernait avant tout ce que l’on devait ou ne pouvait pas faire. (…) Un malentendu qui est lourd de conséquences. » Parce que la foi chrétienne n’est pas d’abord une doctrine, ni d’abord une morale, précise le cardinal. « Elle est d’abord l’annonce que Dieu vient à notre rencontre. Que Dieu s’est engagé pour nous et pour sa création« .
Si Jésus a été très dur pour certains scribes et pharisiens, c’est parce qu’il rejetait cet orgueil religieux de se sentir supérieurs aux autres. Le cardinal évoque aussi la mise en garde du pape François sur une église qui serait autoréférentielle alors qu’elle devrait se tourner vers les périphéries, notamment pour s’occuper des pauvres et des malades.
« Si le Concile a décidé de restaurer le diaconat comme ministère permanent, ce n’était pas pour résoudre le problème du manque de prêtres. C’est parce que le Concile se rendait compte que le monde avait changé et que l’Eglise devait elle-même tourner une page et se convertir. Elle s’était longtemps située au-dessus du monde. Elle se sentait supérieure au monde. Le Concile l’a renvoyée à la seule place qui lui convienne : non pas au-dessus mais dans le monde. Partageant les joies et les espérances, mais aussi les souffrances et les angoisses du monde. Une Eglise humble et pauvre, « intimement solidaire de l’humanité et de son histoire » (LG1) C’est en vue d’une telle Eglise que le diaconat a été restauré » conclut le cardinal De Kesel.
En 1970, les six premiers diacres permanents ont été ordonnés pour l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. A ce jour ils sont 167. L’archevêché compte actuellement environ 90 diacres permanents. Vingt sont à la retraite, environ quatorze sont employés à plein temps dans le ministère pastoral, la grande majorité combine un ministère de diacre avec une vie professionnelle en dehors de l’Église.
S.D.
Photo : (c) Rob Allaert