Ouvrir les yeux


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Ouvrir les yeux
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Notre époque est à un tournant, c’est une évidence. Seuls ceux qui ont des œillères pensent que les problèmes que nous rencontrons se résoudront d’eux-mêmes, avec le temps. Ils se trompent. Nous devons remercier la jeunesse de manifester pour exprimer ses craintes mais surtout pour tenter de faire prendre conscience aux adultes et aux responsables politiques que si nous poursuivons ainsi, nous allons droit dans le mur.
Il faut se faire à l’idée que nous ne pouvons plus vivre comme nous l’avons fait depuis la décennie ‘70. Qu’on le veuille ou non, notre train de vie doit diminuer. D’abord parce que les inégalités s’accroissent chaque année. Les pays "riches" consomment davantage que les pays en développement ou pauvres. En 2019, l’humanité a consommé en sept mois toutes les ressources que notre planète peut produire en un an, creusant toujours plus notre dette écologique. Et "on" raille les jeunes…
Nous n’éviterons pas le débat sur les inégalités énergétiques mondiales, ni notre part de responsabilité. Les émissions de dioxyde de carbone par habitant en Europe et aux Etats-Unis sont encore beaucoup plus élevées qu’en Chine et en Inde. Dès lors, quelle est notre légitimité pour interdire à ces pays d’augmenter leur production, donc leur consommation d’énergie? Si l’on veut combattre efficacement le réchauffement climatique, il faut mettre en place des mesures d’équité entre les pays. Il s’agit d’un véritable enjeu démocratique: l’amélioration de la mesure des inégalités permettrait de mieux guider les politiques publiques, de suivre leur impact et de donner aux citoyens le moyen de contrôler l’action des gouvernements.
Aristote disait: "Ce sont les prétentions excessives et non les besoins nécessaires qui portent à commettre les injustices les plus graves." Le disciple de Platon avait ouvert les yeux trois cents ans avant la naissance du Christ, qui lui aussi a lutté contre les inégalités, sources d’injustice.
Quant à nous, depuis la fin de la guerre, nous ne sommes pas parvenus à ramener l’humanité à ses besoins nécessaires et les injustices se sont transformées en… crimes! Déforestation, crise alimentaire, misère accrue, repli sur soi, égoïsme… sont leurs noms.
Alors, ouvrons nos yeux! Notre monde doit changer pour devenir plus juste. A chacun(e) d’y travailler.

Jean-Jacques DURRÉ

Catégorie : En dialogue

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