Aurais-je entendu ces cris portés par le vent? Rien ne sera comme avant." Cette strophe d’un couplet de la chanson "Né en 17 à Leidenstadt" de Jean-Jacques Goldmann n’est-elle pas d’une brûlante actualité? La question mérite d’être posée au vu des mouvements de protestation et de contestation qui se déroulent à travers notre planète. Ces actions sont souvent initiées par la jeunesse, d’où l’interrogation de savoir si le vent du changement n’a pas commencé à souffler.
Il y a bien sûr la mobilisation pour la lutte contre le changement climatique qui a repris en force et débouché sur l’organisation d’une grève mondiale. La jeunesse du monde prend conscience de l’énorme gâchis que nous risquons de leur transmettre et n’entend pas se laisser faire. Certains pensent que ces actions ne sont que l’occasion de "sécher" les cours: ils se trompent.
Mais aux côtés de ce seul exemple, on voit une jeunesse qui manifeste aussi contre son gouvernement au Liban, en Algérie, à Hong Kong, au Chili, en Guinée et en Bolivie. Sans oublier les manifestations de la jeunesse irakienne - par-delà toute confession religieuse, ce qu’il faut souligner - qui exige la fin de la corruption qui mine le pays. Partout dans le monde, les jeunes interpellent leurs dirigeants pour défendre les libertés, pour accueillir les migrants, pour faire prendre conscience des dangers qui guettent notre planète.
On notera qu’il ne s’agit pas seulement de se rassembler pour crier. Ces jeunes ont des idées citoyennes bien claires, des propositions concrètes et surtout un énorme potentiel créatif. Voilà ce à quoi nos dirigeants et chacun de nous devons être attentifs. Si ces cris ne sont pas entendus, si nous pensons que le temps finira par affaiblir les manifestations et que les jeunes finiront par rentrer dans le rang, c’est une grave erreur.
N’oublions pas que lorsque le vent du changement se met à souffler, il peut balayer tout sur son passage. Ecoutons ce que nos jeunes ont à dire: ils sont l’avenir. Il serait regrettable de ne pas travailler avec eux pour changer notre vision du monde, non par des discours, mais bien par des actes!
Jean-Jacques DURRE
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