Le climat et la protection de notre « maison commune », la Terre, deviennent des priorités qui marquent le pontificat du pape François. C’est une bonne chose, mais pas vraiment une nouveauté. Plutôt une confirmation ferme de la volonté de l’Eglise de protéger la création, « don » de Dieu, que nous sommes chargés de défendre.
Au cours des sept dernières décennies, les souverains pontifes qui se sont succédé sur le trône pétrinien ont pris conscience de l’enjeu majeur que constitue la protection de notre planète. A la sortie de la Seconde Guerre mondiale en avril 1946, le pape Pie XII, s’inquiète de ce qu’on appelle encore « le gaspillage » et pose ainsi les jalons d’une réflexion chrétienne sur les biens de la Terre. Le pape Jean XXIII, qui lui succède, avait un réel souci écologique. Dans une allocution à la Conférence des Nations Unies sur les sources nouvelles d’énergie, en 1961, il encourage un développement durable et équitable des énergies. Une préoccupation reprise par Paul VI, qui, lors de la conférence de Stockholm sur l’environnement, prône une prise de conscience d’une coresponsabilité écologique à assumer par tous.
De son côté, le pape Jean-Paul II aborde la question écologique sous un angle théologique, n’hésitant pas à associer ce qui blesse la Création de Dieu à la « structure de péché ». Dans sa première encyclique Redemptoris hominis en 1979, l’écologie et le respect de la Création relèvent de la dignité de l’homme. Poursuivant dans cette voie, Benoît XVI donne à l’écologie une véritable envergure théologique invitant à appliquer une pastorale concrète du souci de la terre. Dans sa lettre encyclique Spes salvi du 30 novembre 2007, il présente le « don » de la Création à accueillir et à protéger. Faisant ainsi de chaque être humain un « collaborateur » du Créateur.
Avec « Laudato si », François a donc confirmé ces invitations écologiques. Il n’est donc pas dans une démarche « à la mode ». Au fil du temps, ce qui a pu apparaître comme une longue marche dans le désert, a en réalité permis à la doctrine sociale de l’Eglise de s’enrichir d’une nouvelle dimension essentielle. Et en instituant, en 2015, la Journée Mondiale de Prière pour la Sauvegarde de la Création, le 1er septembre, prolongée par un temps pour la Création jusqu’au 4 octobre, fête de saint François d’Assise, François a voulu offrir, à chacun, l’opportunité de renouveler l’adhésion personnelle à la vocation de gardiens de la création.
Jean-Jacques DURRÉ
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