Chaque Belge regarde son GSM en moyenne une heure par jour. Et si ce temps était consacré à autre chose pendant l’été?
De nombreux voyageurs font le choix de partir en vacances dans une région où aucun réseau internet ne fonctionne. On appelle ces séjours des vacances detox, un peu comme les cures de tisanes qui permettent d’éliminer les mauvaises toxines qui sont dans nos organismes. Les agences de voyages ont flairé le filon et multiplient les offres touristiques en différentes régions du monde, y compris en Belgique. Une propriétaire de gîte a préparé sa maison comme « oasis de paix » en particulier pour les personnes électrohypersensibles.
S’il est bien une période de l’année où la déconnexion se justifie, c’est l’été. Quand un employé quitte son bureau pour partir en congés, il est invité à laisser un message automatique indiquant qu’il ne sera pas joignable de telle à telle date. Pourquoi n’en serait-il pas de même avec le téléphone portable ?
Pendant les vacances, on constate parfois que les touristes sont plus occupés sur leurs engins numériques que par le lieu qu’ils visitent. Jean-Noël qui témoigne sur un forum français, « remarque que les gens qui ont un téléphone mobile ont plus de mal à être dans l’instant, à être avec les autres à 100 %. » Lui qui a fait le choix de ne pas s’équiper de téléphone portable souligne: » J’apprécie particulièrement de me promener sans distraction, et donc de pouvoir laisser divaguer mes pensées, sans ce fil à la patte qui rend à chaque instant possible d’être dérangé par sa vie professionnelle, sa famille, ses amis. »
Cette dépendance aux liens digitaux s’est accrue avec l’usage des réseaux sociaux. Les plus jeunes générations montrent et racontent en ligne à quoi elles occupent leurs journées, en espérant que cela s’accompagne d’une réaction positive assez rapide. Les likes (symbolisés par les pouces en l’air) valident la qualité supposée des vacances aux yeux de ses amis. Ces accros du numérique consultent leurs téléphones à intervalles rapprochés, pour vérifier les messages et les réactions à leurs propres envois.
Quand les adultes d’aujourd’hui étaient enfants, ils avaient le plaisir de choisir une carte postale, de préparer un texte qu’ils y écrivaient, d’adresser ce texte à un proche resté à la maison. Qui aujourd’hui prend encore ce temps d’envoyer un courrier d’été ? Les vacances peuvent donner l’occasion de changer son rythme d’activités. Utiliser une carte papier, plutôt que son GPS, peut être une première étape. Au risque de découvrir par hasard un trésor touristique… L’été permet surtout de prendre le temps de voir ses amis, au lieu d’échanger des nouvelles par messages courts. Le test ultime consiste à regarder un beau paysage, un coucher ou lever de soleil par exemple, sans essayer de le prendre en photo. Comme un cadeau fait à soi-même, sans le filtre de la technologie.
A.-F. de B.