Dans un récent tweet, la présidente de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) – qui prône l’euthanasie – s’en est prise au docteur Carine Dopchie, oncologue, qui refuse de pratiquer l’acte: « Les opposants à l’euthanasie sont de retour… Mon pire cauchemar: tomber entre les mains de cette doctoresse Dopchie. Tant de certitude en cette personne qui entend par exemple « consoler » ses patients. Ce n’est pas cela que l’on attend d’un médecin. » (SIC).
Lorsqu’on est dans un combat idéologique, on perd tout sens de la nuance, tout sens critique. Pour moi, ce qu’on attend d’un médecin, c’est qu’il soigne et soulage. Pas qu’il donne la mort. Dans notre pays, l’euthanasie est dépénalisée, mais la loi laisse au praticien la possibilité de ne pas pratiquer l’acte, si c’est contraire à sa conscience ou à ses convictions. Cela s’appelle la liberté.
Dans leur lettre « Je te tiens par la main » (voir pages 2 et 3), à l’attention des animatrices et animateurs pastoraux, nos évêques ne mettent pas de tabou sur cet acte. Ils réaffirment (pour ceux qui en doutaient encore) que si l’Eglise défend la sacralité de la vie, de la naissance à la mort, elle ne porte aucun jugement sur ceux qui ont recours à l’euthanasie. Ce document est exceptionnel car il aborde une question sensible, à laquelle sont confrontés non seulement les médecins, mais aussi le personnel soignant, les aumônier(e)s, les proches et bien évidemment le patient.
Le choix est un acte de liberté, que l’Eglise respecte. L’ADMD devrait peut-être en faire de même…
Jean-Jacques DURRÉ