Le parquet de Liège vient de classer sans suite une plainte déposée après qu’un commerçant ait affiché sur sa vitrine: "Interdit aux Juifs, autorisé aux chiens". Motif: le cafetier a accepté d’écrire une lettre d’excuses. Cela laisse pantois! Surtout, cela reflète la dangereuse banalisation des actes de ce type à l’encontre de différentes communautés de races, de religion ou de genres. Le discours haineux propagé notamment par des partis extrémistes et populistes, surfant sur la peur et le rejet de la différence a bel et bien aujourd’hui "pignon sur rue". Je l’avais déjà écrit: lorsqu’on laisse ce type de propos sans réaction, il s’insinue dans le langage commun, tel un poison qui se distille petit à petit dans les veines. A cet égard, la décision du tribunal liégeois, hélas, y contribue. On ne dira jamais assez combien il faut fermement condamner les propos racistes, négationnistes et autres. Il en va de l’avenir de notre société. Certes, l’auteur des faits s’est excusé. C’est la moindre des choses, mais le mal est fait. Ces derniers temps, on assiste à une recrudescence de propos racistes et c’est inquiétant. Ce l’est d’autant plus que, selon Unia, 75% des plaintes sont classées sans suite. Dans une démocratie, c’est intolérable.