Le commandant en chef du camp Guantanamo sur l’île de Cuba ne prestera pas ses dernières semaines de mission. L’amiral John C. Ring a été relevé de ses fonctions en raison d’un manque de confiance de la part de la présidence américaine. Ce licenciement soudain pourrait être dû à la teneur des réponses à une interview donnée au New York Times. Le dirigeant de Guantanamo y plaidait pour le remplacement du camp 7. Ce bâtiment top secret où sont détenus les terroristes les plus anciens ne répondrait plus, selon lui, aux exigences sanitaires pour cette population carcérale. Certains détenus approchent les septante ans, ils souffrent de cancers ou d’autres maladies qui pourraient nécessiter leur transfert dans un hôpital américain. Une partie de leurs problèmes médicaux est certainement liée aux formes d’interrogatoires, par la torture ou la privation de sommeil, que ces détenus ont subies.
Ce qui nous amène à réagir tient au sujet en lui-même, ce camp de Guantanamo qui sort de nos radars médiatiques par la volonté des autorités américaines. Seulement pour le camp 7 cité plus haut, son existence n’a été confirmée qu’en 2008, soit six ans après sa création. Heureusement, certains journalistes reporters et des organisations de défense des droits humains mènent l’enquête et révèlent les conditions de détention dans ce lieu laissé secret.
La fermeture de cette infrastructure a été évoquée par Barack Obama qui n’a pas eu la possibilité d’aboutir avant la fin de son mandat à la Maison blanche. Donald Trump a donné le signal inverse en signant le décret qui affirme le maintien en fonction de Guantanamo pour au moins vingt-cinq ans. Derrière cette décision géostratégique se pose la question du sort de ces quarante hommes emprisonnés à Guantanamo. Certes, ils sont suspectés d’actes graves de terrorisme. Mais cela ne les dispense pas de bénéficier du minimum vital de soins de santé. Quant au fait de licencier le "commandant en chef" de Guantanamo parce qu’il attire l’attention du public américain sur la réalité vécue dans ce centre de détention, cela démontre le besoin de ne pas prendre le sort de ces hommes en considération. Leurs crimes dans le passé ne nous dispensent pas de les considérer humainement, comme des individus à part entière.
A.F de BEAUDRAP
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