Ce dimanche 21 avril, l’Eglise fête ce qu’on peut appeler le point culminant de l’année liturgique: la fête de Pâques est en effet la plus importante du christianisme. Elle nous ouvre les portes de l’Espérance. En ces temps troublés, notre monde en a bien besoin. Tout nous montre en effet que nous manquons de confiance dans l’avenir, à commencer par le repli sur soi observé un peu partout, essentiellement dans nos pays occidentaux, jadis si ouverts aux autres. Chercher les raisons est important, mais il faut surtout mettre sur pied des pistes de solutions. De toute évidence, la majorité des électeurs, sans doute écœurée, souhaite faire table rase du passé, à tout le moins des majorités politiques qui se sont succédé, sans que les aspirations des gens soient rencontrées. Le danger est évidemment qu’ils se tournent vers des partis qui promettent de décrocher la lune, de protéger contre l’immigration, de promouvoir une politique sécuritaire maximale. L’Histoire a montré où cela a mené!
La fête de Pâques est donc pour nous chrétiens, l’occasion de renaître à l’image de la Résurrection de Jésus. Etymologiquement, issu de l’araméen et de l’hébreu, le mot « Pâque » signifie « passer au-dessus ». Donc, voir plus loin, quitter notre quotidienneté pour envisager l’avenir avec espérance. Qu’on comprenne bien, il ne s’agit pas de ne pas tenir compte du présent, mais bien de le dépasser. Les apôtres, à la mort de Jésus, ont eu peur et se sont cachés. Mais ils attendaient cette force promise: l’Esprit saint. C’est cela qui leur a donné l’audace de dépasser leurs limites, la fougue pour ne pas être emprisonnés dans leurs craintes. Loin d’être muselés, ils ont proclamé avec enthousiasme et assurance, la Bonne nouvelle apportée par le Christ.
En ce temps pascal, nous sommes toutes et tous appelés à faire de même, c’est-à-dire à dépasser nos faiblesses, à retrouver cette espérance, à travailler à un monde plus équitable, à combattre les inégalités et les extrémismes, à dire haut les valeurs de l’Evangile, déjà dans notre entourage. Pas sous la forme de combat, mais en faisant entendre nos voix qui disent combien la protection des plus fragiles, des personnes persécutées, de ceux qui vivent dans la misère, ici ou ailleurs, reste la pierre angulaire du message évangélique.
Avec la fête de la Résurrection, célébrons aussi notre renaissance à cette vie d’espérance que nous apporte la joie du matin de Pâques.
Sainte et joyeuse fête à toutes et à tous!
Jean-Jacques DURRÉ
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