Il y a un demi-siècle naissait le Centre d’Action Laïque (CAL). A l’occasion de ce cinquantenaire, son président actuel Henri Bartholomeeusen a accordé des interviews à nos confrères des journaux Le Soir et La Libre Belgique. Il décrit les valeurs de la laïcité, les « combats » (sic) menés au cours de ces cinq décennies, mais aussi les « luttes » à venir. Pour le président du CAL, il faut « maintenir la pression pour substituer aux fois et aux radicalités la garantie d’un système démocratique qui va sans doute connaître des mutations. » Et il ajoute: « Le principal objectif sera de rendre universel un concept humaniste. »
Ainsi, M. Bartholomeeusen associe la foi à la radicalité. C’est là une belle démonstration de sa méconnaissance du message évangélique. Certes, il ne faut pas nier les radicalités, mais ce n’est pas la foi qui les engendre, mais bien son instrumentalisation par certains. L’humanisme dont se drape le président du CAL est aussi au centre de la Bonne nouvelle que le Christ est venu nous apporter. J’ose même affirmer que le message de l’Evangile en est la base. De toute évidence, Henri Bartholomeeusen « oublie » que l’humanisme chrétien considère les principes humanistes tels que la dignité humaine, la liberté individuelle et la primauté du bonheur humain comme essentiels dans l’enseignement de Jésus.
Dans un monde en profonde mutation, agité par des bouleversements importants, le rôle de l’Eglise universelle reste plus que jamais fondamental. Elle sera toujours du côté du plus faible, agira de toutes ses forces contre l’injustice, les inégalités, la pauvreté… et sera toujours intransigeante sur la protection de la vie, de la conception à la mort.
C’est là ce qui gêne peut-être l’Action Laïque, dont on connaît le combat pour le droit à mourir dans la dignité (comme si mourir autrement que par l’euthanasie est « indigne ») ou le droit des femmes à disposer de leur corps (au mépris de la vie en gestation). Son président ne s’en cache pas lorsqu’il aborde l’avortement, l’euthanasie ou encore la loi votée en décembre dernier, établissant la reconnaissance d’un enfant né sans vie cent-quarante jours après la fécondation. Dans l’énumération de tous ces « droits », le CAL omet celui de « vivre ». Un droit rappelé le week-end dernier par plus de deux mille participants à la dixième édition de la « Marche pour la Vie ».
Jean-Jacques DURRÉ
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