Depuis des mois, nous assistons à une série de mouvements citoyens motivés par une volonté de changement. Ce qui retient davantage notre attention ces dernières semaines, ce sont les manifestations hebdomadaires des jeunes pour défendre le climat et donc leur avenir. Celles-ci comportent bien des aspects positifs, à commencer par celui de la prise de conscience. Un pied-de-nez à ceux qui croyaient que notre jeunesse manquait de volonté et de solidarité et qu’elle n’aspirait qu’à vivre dans un monde virtuel avec toutes les dérives potentielles que cela pouvait laisser craindre. Bien sûr, les esprits chagrins mettront en évidence que les revendications ne sont pas toujours cohérentes, que certains manifestent sans trop savoir pour quoi ou simplement pour "sécher" les cours. A cet égard, il faut se réjouir que les acteurs concernés reconnaissent la légitimité de la mobilisation citoyenne des élèves, tout en posant le cadre nécessaire à la continuité des apprentissages. On est loin du laisser-aller qu’on pouvait craindre.
Le piège à éviter est double. D’une part, le monde politique interpellé (voire interloqué!), devra éviter l’écueil de répondre dans la précipitation aux revendications, mû par l’émotion, a fortiori à quelques mois des scrutins électoraux importants. Cela n’aurait pour conséquence que d’éloigner encore davantage le citoyen de la politique et d’accroître la fracture qui existe déjà. Tout bénéfice pour les extrêmes quels qu’ils soient. Le second écueil à esquiver est celui de l’immédiateté. Notre monde est devenu trop sensible à cette dernière. Si un SMS, un mail, un appel ne reçoit pas de réponse dans les secondes suivant l’arrivée chez leur destinataire, beaucoup estime cela "bizarre". Dès lors, il faut rappeler à tout un chacun et pas seulement aux jeunes, que les dossiers de ce type, et les problèmes en général, ne se résolvent pas d’un coup de baguette magique. C’est essentiel: nous pallierons ainsi l’impression (fausse) que nos dirigeants ne s’occupent pas de la question.
Réjouissons-nous de cette jeunesse qui se lève, dans le calme pour nous rappeler à nos obligations, surtout celles qu’on a un peu trop délaissées. Et rappelons cette phrase maintes fois dites par le pape François: "Ne vous laissez pas voler votre avenir!". Quel que soit notre âge, elle s’adresse à tous!
Jean-Jacques Durré
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