J’ai souvent abordé le problème des migrants et du manque d’humanité que les pays membres de l’Union européenne (UE) dont la Belgique, faisaient preuve dans ce dossier. Nous parlons d’êtres humains, donc de frères et sœurs en Christ et il me revient en permanence cette phrase de l’Evangile: « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli. » Pourtant, j’ai reçu plusieurs réactions de lecteurs, dont des croyants ou des personnes en quête de sens, qui me faisaient part, parfois de leur désaccord, mais surtout de leur inquiétude face à l’arrivée de personnes provenant d’autres continents, porteuses d’autres convictions religieuses ou philosophiques. La crainte qui ressortait de toutes ces réactions, pour lesquelles je remercie nos lectrices et lecteurs, étaient visiblement de penser que notre modèle de vie, occidentalisé, empreint de tradition chrétienne, était à terme en danger. Je peux comprendre ces appréhensions!
Accueillir des personnes venues d’ailleurs est toujours un défi. Pour celui qui arrive, comme pour celui qui accueille. Pour la seule raison qu’au-delà des différences, il faut d’abord pouvoir « s’apprivoiser ». Et cette prise de connaissance est encore plus fastidieuse lorsque les modes de vie et de pensées diffèrent.
Pour quelles raisons devons-nous avoir peur? Certes, le terrorisme islamique a été un élément-clé dans cette frayeur de voir des personnes de confession musulmane arriver chez nous. Mais, il faut le dire et le répéter: tous les musulmans ne sont pas des terroristes! Dans le passé, en Irlande du Nord, certains catholiques ont pris les armes, commis des attentats et des assassinats, parce qu’ils s’estimaient brimés par la majorité protestante. Et pourtant, les deux camps étaient chrétiens! Comme l’a dit et redit le pape François, mais aussi d’autres responsables religieux y compris le Grand Imam de la Mosquée Al-Azhar, haut lieu de l’Islam basé en Egypte: « Tuer au nom de Dieu est intolérable. »
Dès lors, il convient de voir les choses sous un angle positif. L’arrivée de personnes issues d’autres cultures, empreintes d’une autre foi ou philosophie, est une richesse et non un danger. Et si nous avons peur que nos valeurs disparaissent, c’est peut-être parce qu’elles… ne sont plus si fortes. Si nous avons des valeurs fortes qui sont les piliers de notre société, alors il n’y a aucun risque. C’est par la conviction profonde en notre foi et nos valeurs que nous pourrons accueillir ceux qui sont différents, mais aussi frères et sœurs en Dieu.
Jean-Jacques DURRÉ
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