L’été n’a pas été de tout repos pour l’Eglise universelle. Le rapport sur le millier d’abus sexuels commis par des membres du clergé en Pennsylvanie aux Etats-Unis, est venu assombrir la douceur estivale comme on le lira par ailleurs. Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable: ce phénomène de pédophilie a une incidence dévastatrice sur le témoignage de l’Eglise et sur les croyants. Il entache – et le mot est faible – la beauté du message évangélique et, à cet égard, peut contribuer à mettre le doute dans notre foi. Il discrédite aussi les membres du clergé et les croyants. Pour tous, depuis le pape jusqu’aux baptisés, ces faits sont douloureux à vivre. Certes, cela n’a rien de comparable avec ce qu’ont enduré les victimes. Qu’on ne se méprenne pas sur mon propos.
Depuis le début de son pontificat, François a insisté sur la douleur et la honte qui étaient siennes face à ces actes inqualifiables et répété inlassablement que le premier devoir de l’Eglise est d’être proche des victimes, de les aider d’une manière telle qu’elles puissent « reconstruire » leur vie. Ce qui n’effacera pas les blessures.
Le week-end dernier, le souverain pontife était à Dublin en Irlande, pour clore la Rencontre mondiale des Familles. L’Irlande qui a connu aussi des cas d’abus sexuels sur mineurs commis par des ecclésiastiques. Le sujet était donc incontournable. François a rencontré dans la discrétion certaines victimes. Ce n’est pas parce qu’il ne pouvait esquiver le sujet qu’il les a reçues, mais bien parce que pour lui, l’important est d’abord de les écouter, afin qu’elles puissent exprimer leur douleur, leur colère peut-être. Le Saint-Père rencontre d’ailleurs régulièrement des victimes d’abus sexuels commis par des membres de l’Eglise lors de ses voyages à l’étranger ou au Vatican.
Notre pays a lui aussi vécu pareils actes. Mais l’Eglise de Belgique n’a pas esquivé le problème, mettant en place les mesures adéquates pour indemniser les victimes si les abus étaient prescrits, ce qui, bien entendu, n’efface pas la blessure. Mais en agissant ainsi, elle reconnaît la souffrance des victimes.
Ce douloureux problème n’est probablement pas terminé. D’autres cas pourraient encore être révélés à travers le monde. Mais, face à la douleur, la honte et la colère, nous devons opposer l’espérance au-delà de tout. Et ne plus fermer les yeux, comme le dit François!
Jean-Jacques Durré
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