Cela m’a toujours étonné: lorsque l’été est là, le monde semble tourner au ralenti. Un peu comme si les projets, les soucis étaient mis entre parenthèses. Et pourtant, durant ces deux mois d’été, où chacun a l’occasion de prendre du recul et de se poser, les problèmes que l’on a connus durant cette première moitié de l’année, n’auront pas pour autant disparu. La crise migratoire d’ailleurs s’invite au sommet européen de la fin de la semaine, sur fond de profondes divisions entre les Etats membres. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à parler de possible "implosion de l’Union". Cette question reste centrale sur le plan humain: entre le 1er janvier et le 20 juin, 960 migrants sont morts en Méditerranée, en tentant de rejoindre le Vieux continent. Il est donc plus que temps de s’atteler à mettre en place des solutions viables pour les états et humaines pour ceux qui fuient la guerre ou la misère.
Durant l’été, la question des déplacés dans le monde passera sans doute au second plan. Pourtant, selon l’ONU, leur nombre a atteint un nouveau et triste record en 2017: 68,5 millions de personnes ont fui leur pays ou leur lieu de vie, dont 50% sont des enfants. De même, les conflits en cours se poursuivront dans une relative indifférence, que ce soit dans l’est de la RD Congo, au Soudan du Sud ou au Yémen. La faim dans le monde aussi perdurera.
Pensons aussi aux SDF dans notre pays. Ceux qui leur viennent en aide rappellent que la période estivale est souvent plus pénible pour eux. Et puis, il y a tous ceux qui ne peuvent pas prendre de vacances, pour des raisons financières ou de maladie. Parfois, nous évitons leur regard, mais c’est pire car ils deviennent alors inexistants à nos yeux.
C’est la vie, me rétorquera-t-on. Et en un sens, c’est vrai. Il ne faut pas culpabiliser si nous avons l’occasion de nous évader durant ces deux mois. Il faut en profiter, mais en n’oubliant pas que d’autres n’ont pas cette chance. Les vacances sont l’opportunité de pouvoir prendre du recul, de "souffler". Un temps de repos indispensable dans un monde où tout va très vite et où la pression est constante. Un temps idéal aussi pour réfléchir à nos projets, pour intérioriser notre foi, réfléchir à notre mode de vie.
C’est ce que la rédaction de Cathobel/Dimanche vous souhaite de tout cœur.
Bonnes vacances!
Jean-Jacques DURRE
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