Dimanche dernier 22 avril, s’est déroulée la 7e édition de la Marche pour la vie, dont l’organisation est portée par des jeunes. Cette marche est aujourd’hui multiconfessionnelle et ouverte à tous, y compris aux non croyants. C’est une bonne chose, car cela évite de mettre des étiquettes comme l’ont souvent fait ceux qui prônent à la fois l’avortement et l’euthanasie. Cette marche est-elle « ringarde », dépassée, non nécessaire? Au contraire.
Au moment où certains voudraient voir « sauter tous les verrous », il est plus que jamais nécessaire de dire le droit à la vie, de la conception à la naissance. Il ne s’agit pas ici de porter des jugements sur les personnes, bien évidemment, mais de rappeler que la vie humaine doit être protégée. Sans mettre des balises à ces pratiques, on ouvre la porte à toutes les dérives. C’est un grand danger. L’humanisme, tout le monde en parle en oubliant que toutes les actions du Christ sur Terre ont été orientées vers la protection des plus faibles et des plus vulnérables. Que cela plaise ou non, christianisme rime avec humanisme, qui en est d’ailleurs l’émanation.
Notre société moderne et sécularisée a trop tendance à vouloir ouvrir la boîte de Pandore et ce faisant, nous risquons bien des dérives ou excès, mais aussi d’entrouvrir des portes qui, si nous nous y engouffrons sans réfléchir, nous mèneront sur un chemin où tout lien social, toute solidarité, seront inévitablement brisés.
La médecine et la recherche ont fait d’énormes progrès ces dernières années. Tout s’accélère comme le prouve encore la découverte de chercheurs de la KU Leuven et de l’ULB en matière de prolifération de métastases pour certaines catégories de cancer, après quatre années de recherche financées par l’opération Télévie. Une avancée majeure qui ne peut que nous réjouir car elle est la consécration visible de la générosité des Belges. Mais, comme il y a toujours deux faces à une médaille, il est des recherches qui inquiètent et doivent donc être scrupuleusement encadrées, comme celle sur les embryons humains. Le débat n’est pas de définir si tel ou tel acte est autorisé ou toléré, il est de savoir sur quoi il débouchera. La société contemporaine est en mutation, mais si nous n’y prenons pas garde, quel monde laisserons-nous aux générations suivantes? Un monde où le lien social reste fort ou un monde déshumanisé? Le choix, pour moi, est vite fait.
Jean-Jacques DURRÉ
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