Et si nous étions « pour » ?


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Et si nous étions « pour » ?
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Notre époque a cela de surprenant: nous avons souvent tendance à être "contre" ou "anti". Contre l’ordre, contre la politique, anti-"establishment", anti-migrants, anti-réfugiés, etc. La tendance à balayer l’ordre établi n’est pas une vue de l’esprit. De même, le repli sur soi a tendance à se généraliser, l’égoïsme paraît faire un retour en force. Dans ce concert de voix plutôt pessimistes, il en est une qui résonne comme un instrument qui ne jouerait pas la même partition que l’orchestre: celle du pape François. Le souverain pontife n’a pas peur d’aller à contre-courant. Comme Jésus l’a fait en son temps. Là où nombreux sont ceux, y compris parmi les chrétiens, qui souhaitent la fermeture des frontières, François lance un appel à ouvrir nos bras aux migrants, à reconnaître le Christ lui-même dans l’étranger. Quand on parle de souffrance, de pauvreté, d’exclusion, qu’on préfère occulter, il nous rappelle que c’est encore le Christ que nous rejetons.
Dans sa dernière exhortation apostolique Gaudete et Exsultate, il nous invite à ne pas avoir peur de la sainteté. Un peu à l’image de saint Jean-Paul II qui, pour inaugurer son pontificat en 1978, avait clamé: "N’ayez pas peur." Une injonction d’une brûlante actualité dans un monde contemporain bousculé par les tensions de toutes sortes.
A cet appel, ne pourrions-nous pas répondre positivement, en étant "pour". Pour l’accueil des migrants et des réfugiés. Pour abandonner toute méfiance à l’égard des institutions, qu’elles soient politiques, religieuses, philosophiques. Ce qui ne signifie pas abandonner toute vigilance. Un regard positif, un langage réaliste empreint de confiance… voilà ce qu’il manque à notre monde. Certes, tout n’est pas rose. Quel que soit l’endroit vers lequel nous tournons notre regard, il y a une crise. Mais, n’oublions pas qu’en japonais, deux idéogrammes composent le mot "crise": l’un signifie "danger" et l’autre "opportunité". Alors, saisissons cette dernière pour que notre mode de pensée évolue vers davantage de sagesse et de discernement, afin de ne pas se laisser entraîner par les faux prophètes ou ceux qui propagent des "fake news", pour paraphraser l’actuel président américain. Dans son exhortation, François écrit: "Sans la sagesse du discernement, nous pouvons devenir facilement des marionnettes à la merci des tendances du moment." Tout est dit!

Jean-Jacques DURRÉ
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