Au début d’une nouvelle année, il est de tradition de faire des vœux. Dans le contexte actuel, nous avons tous plusieurs souhaits que nous aimerions voir se réaliser, à titre personnel, mais aussi pour ceux qui nous sont proches. Au vu de l’actualité de l’entre-deux fêtes, j’aimerais ne formuler qu’un seul vœu, en espérant qu’il se concrétise. Il n’est d’ailleurs pas difficile à accomplir, sauf si nous n’en avons pas l’audace et l’énergie.
A la veille de Noël, une polémique est née concernant le rapatriement forcé de migrants soudanais venus se mettre à l’abri en Europe et plus particulièrement chez nous. Cette controverse visait le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Théo Francken. Sous son impulsion, des responsables soudanais étaient venus « identifier » leurs compatriotes entassés entre autres au Parc Maximilien à Bruxelles. Cette collaboration avec un régime dont le chef d’Etat est inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye posait déjà certaines questions. Pourtant, ni le secrétaire d’Etat, ni le Premier ministre n’en comprenaient les raisons. Entre-temps, des ONG avaient affirmé que certains de ces Soudanais rapatriés dans leur pays auraient été victimes de sévices et de tortures. Indépendamment du fond de ce dossier, il apparaît tout le moins incroyable que des personnes qui fuient leur pays, quelle qu’en soit la cause, ne puissent se réfugier dans des pays où leur vie n’est plus menacée. Ces réfugiés et migrants espèrent trouver chez nous au moins une écoute attentive de leur situation. Mais, ils se heurtent seulement à la froideur des lois, des règlements et de l’administration.
C’est de cette froideur aussi qu’a été victime cette famille d’Arméniens, vivant en Belgique depuis neuf ans, dont le papa travaille et dont les trois enfants sont scolarisés, sans créer ni souci, ni problème. A la veille de Noël, sur ordre de l’Office des Etrangers, cette famille a été arrêtée et placée en centre fermé. Or, quel crime a-t-elle commis? Celui de ne pas avoir l’autorisation de séjourner sur notre territoire.
La loi est la loi et elle doit être appliquée mais nous parlons ici d’êtres humains. Sans porter de jugement sur ces dossiers sensibles évoqués ci-avant, ni sur le fond, ni sur la forme, il m’apparaît évident que lorsqu’on se heurte à une application stricte des règlements, l’aspect humain des choses disparaît.
Alors, mon vœu pour 2018 sera donc que dans le traitement des dossiers, on y mette « une pincée d’humanité », un brin de chaleur humaine. Sans cela, notre pays perdra son âme.
Jean-Jacques Durré
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