La copie du chef d'œuvre de Léonard de Vinci La Cène, hébergée depuis le XVIe siècle à l'abbaye de Tongerlo, a probablement en partie été peinte par le maître lui-même.
C’est l’un des chef-d’œuvres de Léonard de Vinci: "La Cène": une large fresque représentant Jésus et ses apôtres. Nombreux sont ceux qui connaissent cette peinture légendair. En revanche, peu de gens savent qu’il en existe une série de copies, disséminées à travers le monde: à Milan, au Vatican, à Oxford et… à Westerlo, où se situe dans l’abbaye prémontrée de Tongerlo.
Jusqu'à présent, la copie du célèbre tableau du maître italien était attribuée uniquement à ses élèves, qui l'auraient réalisée au début du XVIe siècle. Mais, une étude approfondie du tableau a révélé l'absence de "traits d'esquisse" sur la portion du tableau représentant le Christ et l'apôtre Jean. Selon le père Kris De Brabander, prieur de l'abbaye, on pourrait en conclure que Léonard de Vinci l'aurait peinte lui-même. Toutefois, une analyse de la peinture, notamment par rayonnement infrarouge, doit désormais être effectuée pour confirmer que de Vinci est intervenu lui-même, de sa célèbre main gauche, a poursuivi le prieur, soulignant qu'à ce stade il n'y avait "pas encore de preuve irréfutable".
Le père De Brabander a encore précisé que la découverte était le fruit des recherches de l'universitaire Jean-Pierre Isbouts, spécialiste de Léonard de Vinci, qui enseigne l'histoire de l'art aux Etats-Unis. Le tableau original représentant le dernier repas du Christ avec ses douze apôtres, à la veille de sa Crucifixion, est la propriété d'un couvent de dominicains à Milan. Plusieurs copies du chef d'œuvre ont ensuite été peintes, dont celle de l'abbaye de Tongerlo qui aurait été achetée en 1545, en France.
Jean-Pierre Isbouts a expliqué que des trois copies que les élèves de de Vinci avaient réalisées, celle de l’abbaye de Tongerlo ressemblait le plus à l’original. Si les pigments à la surface de l’original, qui repose dans la Basilique Santa Maria delle Grazia, ne sont plus visibles qu’à 20%, la copie de Tongerlo est en meilleur état. Mais, même si la toile a été conservée avec soin, elle s'est dégradée au fil du temps. Sa restauration est donc inévitable. Toutefois, elle a un coût: 500.000 €, selon Jean-Pierre Isbouts. Elle nécessitera donc une levée de fonds auprès de financeurs privés.
J.J.D. (avec agences)