Le récent concours de dessin lancé par la mutualité socialiste Solidaris à l’occasion de la Saint-Nicolas a provoqué de nombreuses réactions dans les médias et sur les réseaux sociaux. La présence ou non de la croix sur la mitre du grand saint a fait l’objet de nombreux commentaires et cette polémique née de la « disparition » de la croix sur la mitre du grand saint n’est évidemment pas anodine. Le week-end dernier, au journal télévisé, le porte-parole de Solidaris a expliqué « qu’il était temps d’en finir avec ces traditions » (sic), quitte donc à occulter l’histoire de l’évêque de Myre, né vers 270 et décédé en 345.
Au nom du sacro-saint principe du vivre ensemble et de la mixité sociale, il faut donc abandonner tous signes religieux qui pourraient « heurter ». Il semble aussi que ce signe à « consonance catholique » pose question depuis plusieurs années dans le milieu de l’enseignement. Du coup, de plus en plus d’écoles décideraient de faire disparaître la croix présente sur le couvre-chef de saint Nicolas. Les directions et professeurs veulent, dit-on, respecter les convictions de tous, éviter les débats houleux entre petits camarades et respecter au mieux la laïcité. Nous y voilà: la laïcité… C’est bien elle qui est derrière cette volonté d’éradiquer la croix de la mitre du saint-patron des écoliers.
Où est donc le problème? Chez les musulmans? Chez les juifs? Chez les orthodoxes? Non. Il est chez les laïcs. Il suffit de voir dans les grands magasins, les files d’enfants, de toutes cultures et religions: tous attendent joyeusement d’être reçu par le Grand Saint, n’en déplaise aux tenants de la laïcité. Sur le plateau dominical de RTL-TVI, une citoyenne belge de confession musulmane l’a clairement dit: « Les musulmans n’ont absolument rien demandé! », ajoutant avoir l’impression « qu’on les accuse d’être ‘anti-croix’ de Saint-Nicolas ». Et c’est bien ce qui est grave: la démarche de la laïcité est perverse. Sous le prétexte de « ne pas heurter » les citoyens d’autres confessions, elle contribue à faire croire que ceux-ci sont à la base de la demande. Dans le contexte actuel, c’est une démarche scandaleuse, car elle concourt à alimenter les sentiments antimusulmans et antisémites qui ont déjà trop tendance à se développer dans notre pays et en Europe. En clair, et je n’ai pas peur de l’écrire, la mutualité Solidaris et les supporters d’une mitre sans croix, font clairement le jeu des extrémistes. S’en rendent-ils compte?
Jean-Jacques Durré
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