Ce 19 novembre, nous célébrons la première Journée mondiale de la pauvreté, instituée par le pape François en 2016, au terme du Jubilé de la Miséricorde. Elle aura lieu chaque année le 33e dimanche du Temps ordinaire, avant la Solennité du Christ-Roi. « N’aimons pas en paroles, mais par des actes » est le thème du message que le pape François a publié à cette occasion. Un titre qui illustre, entre autres, Saint-Vincent-de-Paul, qui aimait donner la priorité à l’action sur la parole. Cette année, nous fêtons justement les 400 ans du charisme de Vincent, anniversaire auquel Dimanche consacre un dossier en pages centrales.
Le souverain pontife a toujours eu le souci des pauvres. C’est une des raisons qui l’ont poussé à prendre le prénom de saint François lors de son accession au trône pétrinien. La pauvreté, le pape souhaite qu’on ne la cache pas, mais bien qu’on prenne conscience de sa terrible réalité et de ses causes. Hélas, il ne faut pas aller au bout du monde pour découvrir une grande pauvreté. En Belgique, les chiffres de la pauvreté sont terrifiants, comme nous l’avons déjà évoqué (voir Dimanche n° 34). En Europe, la Société de Saint-Vincent-de-Paul estime que 18 millions d’habitants sont en situation de grande précarité et ont un besoin criant de l’aide alimentaire européenne.
Cette pauvreté est-elle inéluctable ou peut-elle être éradiquée? C’est avant tout une question de volonté. En 2000, les Nations-Unies avaient fixé les objectifs du millénaire pour le développement, dont le premier était la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim à l’horizon 2015. Objectif (trop) ambitieux? Toujours est-il que, constatant qu’on n’y arriverait pas, l’Assemblée générale des Nations Unies a développé le Programme de développement durable à l’horizon 2030, par lequel les pays membres de l’ONU se disent résolus à éliminer la pauvreté et la faim à la surface du globe. Est-ce un nouveau vœu pieux alors qu’on constate un accroissement généralisé de la précarité et de la pauvreté partout dans le monde. Pour y arriver, il faut s’attaquer énergiquement aux causes: les injustices sociales, la faim, les conflits, le chômage, l’accès au logement, les changements climatiques… Aujourd’hui, la planète attend des actes, plus de belles promesses. Tout est question de détermination. Comme le disait le père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD-Quart Monde, « la misère est l’œuvre des hommes, seuls les hommes peuvent la détruire ».
Jean-Jacques Durré
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