Rendre la vue sauve la vie… Pour célébrer l’anniversaire de sa création, Lumière pour le Monde a lancé le défi d’une collecte de fonds. Il s’agit d’ouvrir 10.000 yeux cet automne, grâce à un nombre record d’opérations de la cataracte au Rwanda, en Tanzanie et en République Démocratique du Congo.
L’ONG Lumière pour le Monde a le vent en poupe. Le nombre de ses interventions en terre africaine croît à la mesure de ses rêves. Mais il reste bien des déficients visuels à accompagner… Longtemps, les enfants porteurs d’un handicap ont été les laissés pour compte de l’éducation. Désireux de changer le cours des événements, des instituteurs ont relevé le défi d’enseigner à domicile, loin des routes asphaltées.
Des instituteurs font l’école buissonnière
Un enfant privé d’école est voué à un avenir sans rêve. Fort de ce constat, des enseignants de Tanzanie se sont mis à sillonner les routes et les chemins de terre, dans de longs déplacements vers les habitations de leurs jeunes protégés qui se trouvent disséminées aux quatre coins de la région. A côté de l’aspect purement scolaire des études de leurs élèves, les enseignants itinérants déploient une activité de sensibilisation au handicap dans les quartiers et les villages où ils se rendent. Car les enfants et les adultes porteurs d’un handicap sont souvent mis à l’écart de la société, considérés comme une charge pour la communauté, puisqu’ils ne peuvent pas participer aux activités domestiques ni entretenir le lopin de terre familial. Dans ces conditions précaires, il pourrait s’agir d’une bouche à nourrir en pure perte. Ce raisonnement « froid » et calculateur s’inscrit dans une société de survie. Les instituteurs assurent, en outre, une activité préventive à l’ensemble de la collectivité, en observant les anomalies éventuelles dans les yeux des enfants ou des adultes croisés lors de leurs visites, prodiguant des conseils, en attirant, par exemple, l’attention sur le danger des cendres à proximité des foyers domestiques. Ils incitent aussi à suivre un traitement éventuel ou envoient vers un centre médical spécialisé en cas de nécessité. Le financement du personnel enseignant est pris en charge par le gouvernement. Il revient aux ONG de financer leurs moyens de locomotion, comme les transports publics, les vélos ou les mobylettes, nécessaires pour parcourir les kilomètres entre les villages ou les hameaux.
L’instituteur Paul Msomea confie sa fierté d’avoir dépisté des jeunes dont certains sont aujourd’hui à l’université grâce à un traitement et des conditions d’apprentissage adaptées. Pour lui, le cours le moins évident à enseigner à des enfants mal voyants est le calcul. Pendant plusieurs années, il a eu pour mission de rendre visite à 5 ou 6 enfants avec des déficiences visuelles, son horaire hebdomadaire ayant été adapté entre les cours en classe et ceux dispensés à domicile. La tournée des maisons représente, à chaque fois, des heures de déplacement, vu la distance et le piètre état des routes ou chemins qui mènent aux habitations. Ce programme scolaire à domicile se trouve menacé dans certains districts, faute d’un soutien financier suffisant. Or, les promoteurs du projet demeurent convaincus de sa pertinence et de son efficacité.
Le dépistage, clef de voûte de soins performants
La prévention s’avère cruciale dans le domaine de la santé. Traitée trop tard, une infection peut avoir des conséquences irréversibles. Pourtant, c’est une réalité à laquelle de nombreux patients africains sont encore confrontés.
Angélique TASIAUX
Extrait d’un reportage publié dans le journal « Dimanche », en février 2017
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