Finies les vacances, la rentrée scolaire est en cours! C’est chaque fois l’occasion de remettre sur la table les problèmes que connaît le système éducatif en Belgique francophone. Peut-être encore davantage cette année, en raison de la crise politique qui secoue le monde politique en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Que ce soit le Pacte d’excellence, l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS), le décret « Inscriptions » ou les cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté (EPC); tous ces chantiers sont remis en question par certains qui voudraient les voir au moins amendés, au mieux disparaître. Il y a là un réel danger, surtout pour nos enfants et étudiants, qui sont ballottés au rythme des différentes réformes que connaît le secteur de l’enseignement chez les francophones.
Certes, tout n’est pas bon dans ces différents dossiers. Tout le monde en convient, y compris ceux qui en ont été les initiateurs. Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut balayer d’un revers de la main l’ensemble de ces initiatives.
Ce qui m’inquiète aussi, c’est qu’en douceur et par petites touches, ils sont de plus en plus nombreux à prôner la fusion des deux réseaux d’enseignement du pays sous le prétexte que cela engendrerait des économies. Le président du Parlement de la FWB, le socialiste Philippe Courard, avait déjà plaidé en ce sens, il y a juste un an. Dans la presse aussi, l’idée refait surface à l’occasion de la rentrée. « A-t-on réellement besoin, en 2017, de faire cohabiter deux réseaux parallèles? (…) Maintenir deux réseaux, libre et officiel, pour éviter de relancer une guerre scolaire, cela ne tient plus la route à l’heure où les francophones doivent n’avoir qu’une seule ligne d’horizon: l’efficacité », écrivait, il y a quelques jours, l’éditorialiste du quotidien L’Echo.
Peut-être faudrait-il rappeler aux partisans de cette fusion que l’organisation de notre système scolaire repose avant tout sur la liberté d’enseigner et sur le libre choix des parents. Ce qui induit la possibilité d’une action pédagogique orientée, qui transmet des valeurs particulières. Il faut arrêter de faire l’autruche: le budget de la FWB est à 80% consacré à l’enseignement. Quoi qu’on en dise, la FWB n’a déjà pas l’argent pour financer intégralement le Pacte d’excellence, elle serait donc bien en peine de financer un réseau unique d’enseignement. Mais le fait que près de 50% des élèves de l’enseignement obligatoire en FBW fréquentent le réseau libre explique peut-être la volonté de cette fusion désirée par certains.
Jean-Jacques Durré
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