Barcelone et Cambrils sont venues hélas, s’ajouter à la (déjà longue) liste des villes frappées par le terrorisme, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Les pensées et les prières vont bien sûr d’abord aux victimes, à leurs familles et à leurs proches. Partis en vacances, temps de repos par excellence, certains ont croisé la mort, la haine aveugle et la souffrance.
Le moment et les endroits n’ont pas été choisis au hasard. La capitale de la Catalogne est un symbole de villégiature et la station balnéaire de Cambrils est synonyme de vacances, de détente, de joie. C’est précisément ce que veulent anéantir les terroristes: notre joie de vivre. Ils veulent détruire ce que nous avons construit durant des siècles: une société libre, vivante, qui regarde vers l’avenir. Certes, il ne faut pas occulter les inégalités qui sont bien réelles dans notre monde, mais cela ne doit pas nous faire pour autant retomber dans l’obscurantisme qu’a connu notamment l’Europe au cours de certaines périodes de son histoire.
Ces deux nouveaux attentats perpétrés en Catalogne nous mettent, si besoin en était encore, devant une évidence: nous allons devoir vivre avec ce risque quasi-permanent d’attaques possibles, sans doute encore pendant quelques années. Ce ne sont pas la présence des policiers et des militaires dans les rues qui empêcheront des assassins de semer la mort, la désolation et la tristesse. On le répète assez: le risque zéro n’existe pas.
Alors, face à cette situation, deux attitudes sont possibles: la peur et la résignation ou l’audace de rester debout, de résister et de vivre envers et contre tout. La première engendre le repli sur soi, le rejet de celui qui est différent, la crainte de ce que nous ne connaissons pas. La seconde est un message aux terroristes et à leurs commanditaires. C’est leur dire: « Vous ne gagnerez pas. » Car la vie est plus forte que la mort, l’espérance dépasse le désespoir.
Résister, rester debout, c’est aussi le plus bel hommage à rendre à ceux qui ont perdu la vie ou qui ont été blessés dans ces lâches attentats, et à leurs familles. Continuer à vivre malgré tout.
Beaucoup ont connu la Seconde Guerre mondiale et ont vécu en quelque sorte dans cette même angoisse qui peut nous étreindre. Mais la vie a vaincu. Soyons convaincus qu’il en sera de même avec Daesh. Mais pour y arriver, nous devrons, comme l’a souligné le pape François, « travailler avec détermination pour la paix et la concorde dans le monde ». Le chantier est vaste, mais il est vital.
Jean-Jacques Durré
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