Après 18 ans d’activité, Caritas International a été contrainte de mettre un terme à l'accueil en logements individuels pour familles demandeuses d’asile. Les cœurs étaient lourds. Tant du côté des familles de demandeurs d’asile logées dans le réseau de Caritas que celui des équipes.
En juin 2016, les autorités belges ont décidé de drastiquement réduire le nombre de places d’accueil pour les demandeurs d’asile, tant les places collectives qu’individuelles. L’une des conséquences de cette réorganisation ? Presque toutes les places individuelles – places qui ont accueilli des milliers de réfugiés et qui sont gérées par Caritas et les ONG partenaires de l’accueil individuel – disparaissent.
600 personnes déménagées
Florence Lobert, responsable du service Accueil de Caritas revient sur le travail accompli ces dernières semaines malgré des circonstances difficiles: "Nous avons dû transférer 150 familles représentant environs 600 personnes, pour la plupart, vers des initiatives locales d’accueil gérées par les CPAS. Il a fallu faire comprendre aux familles et parfois, tenter de les convaincre, qu’elles devaient quitter leur logement. Des familles qui ne comprennent pas forcement les raisons pour lesquelles elles doivent déménager alors qu’elles avaient trouvé leurs nouveaux repères là où Caritas les hébergeait et les accompagnait." La décision des autorités belges de changer le modèle d’accueil entraîne une réduction drastique du nombre de places d’accueil pour les demandeurs d’asile et la fin d’un modèle, en lequel Caritas et ses partenaires croyaient pourtant de toutes leurs forces, celui du logement individuel. Florence Lobert regrette la disparition de ce modèle qui proposait "un accompagnement sur mesure des personnes", permettait aux demandeurs d'asile hébergés de "conserver leur autonomie et de garantir leur vie privée", protégeait aussi leur vie de famille et favorisait "leur intégration dans la société belge."
18 ans d'expertise
Au début de l’année 2016, Caritas accueillait encore près de 1.000 personnes de cette manière. Au-delà d’un logement, l’aide s’organisait de manière globale. Elle pouvait aller de l’accompagnement juridico-social ou psychologique à un soutien administratif, en passant par une aide à l’intégration, à la scolarisation des enfants ou à l’apprentissage du français. Malgré ces évolutions douloureuses, les équipes de Caritas ont fait preuve de professionnalisme et d’engagement afin de terminer l’accompagnement sur mesure de chacune des personnes logées dans le réseau de Caritas. "Un modèle d’accueil en lequel nous croyons toujours. Nos 18 années d’accompagnement n’ont fait que confirmer son importance pour garantir la dignité et l’autonomie de chaque demandeur d’asile", conclut Florence Lobert.
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Image: Famille d’origine arménienne, demandeur d’asile, accueillie dans nos logements individuels © Caritas International - Isabel Corthier