Depuis la découverte des scandales « Kazahkgate » et Publifin, il ne se passe pas une semaine sans qu’une nouvelle « affaire » politico-financière ne soit révélée par la presse. Avec à la clé des démissions de mandataires publics. On pourrait y voir un acharnement de la part de la profession, avec le danger bien réel de faire porter aux journalistes la responsabilité de créer un climat délétère. Mais qu’on ne s’y trompe pas: ce ne sont pas les médias qui sont la cause du climat actuel, mais bien les agissements de certains mandataires. Dans ce contexte, il est indispensable de rappeler des principes de base qu’on aurait peut-être trop facilement tendance à oublier, comme la liberté de la presse, droit fondamental en démocratie, mais aussi l’indispensable confiance dans nos institutions, notamment la justice et les commissions parlementaires mises en place. Par ailleurs, le respect de la présomption d’innocence doit prévaloir.
Il faut aussi se préserver du sentiment de « Tous pourris ». Nombreux sont les élus qui font correctement leur travail, avec conviction et détermination et dont l’action est ternie indirectement par ces « affaires ». Il faut le dire et le répéter.
A l’analyse, tous ces scandales montrent aussi de manière criante que, dans l’esprit de certains élus, le sentiment d’être « intouchables » est réel. Comme l’est le fait que la trop grande longévité d’une carrière politique, peut entraîner une sensation d’appartenir à une catégorie différente de la société civile alors que les élus en sont les représentants. L’image que tout cela donne est en tout cas désastreuse pour la démocratie, la fonction d’élus ou de mandataires. Cette situation laissera des traces car elle a encore davantage brisé la confiance de la population vis-à-vis de ses représentants.
On a brocardé la hauteur de certaines rémunérations. Percevoir un salaire élevé pour assumer des responsabilités importantes n’est en soi pas indécent. Tout dépend, bien sûr, de ce qu’on entend par rémunération élevée. Mais cumuler des rétributions, parfois sans même travailler dans l’institution où l’on siège, est inadmissible. C’est une gifle donnée à tous ceux qui, en cette période de crise, ne peuvent pas « nouer les deux bouts », qui doivent faire des choix entre se soigner ou se nourrir ou qui sont à la rue.
Il est grand temps de changer les choses, sinon le vent de la révolte risque de balayer cette démocratie qui n’est pas sans défaut, mais qui reste le système politique et social le plus équitable.
Jean-Jacques Durré
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