Récemment, un éditorial publié dans la Dernière Heure était intitulé "Le suicide de l’Eglise catholique". Son auteur y abordait les modifications dans l’initiation à la vie chrétienne, n’hésitant pas à avancer que la première communion serait sur le point de disparaître! Pour illustrer son titre, il citait pêle-mêle le fait que les bâtiments, faute de fidèles, étaient "bradés", que depuis son élection, le pape François "semble davantage préoccupé par l’accueil des migrants que de revitaliser la pratique des fidèles", ajoutant au passage que notre nouveau cardinal était "si transparent que la plupart des fidèles seraient bien en peine de citer son nom" (sic)! Et voilà comment on jette en pâture des infos blessantes, et surtout fausses. De quoi parle-t-on? Annoncer la Bonne Nouvelle n’est plus aussi facile que dans le passé. C’est pour cela qu’il faut réfléchir et changer. Certes, tout changement fait peur car il bouscule nos habitudes. Mais, modifier le processus d’initiation à la vie chrétienne pour qu’il "colle" mieux à la réalité d’aujourd’hui n’est pas une "fantaisie". Il s’agit de courage et de lucidité pour faire en sorte que la Parole soit transmise et surtout comprise par ceux qui la reçoivent. Il n’est d’ailleurs pas question de supprimer la première communion, mais bien de la retarder dans le temps pour que l’enfant comprenne l’importance de ce sacrement.
Brader nos églises? Là aussi, on peut présenter les choses de façon détournée. Ce n’est pas de gaieté de cœur que l’on désacralise des lieux de culte. Leur nombre, surtout dans les grandes cités, est un héritage du passé aujourd’hui révolu. On peut comprendre que voir se fermer un lieu qui nous tient à cœur, fait mal. Mais la réalité oblige à être pragmatique, d’autant que de plus en plus de communes rechignent à mettre la main au portefeuille pour entretenir des bâtiments qui, malheureusement, sont moins fréquentés. Notre pape est préoccupé par les migrants? Tant mieux. Le contraire aurait été terrible. L’Evangile ne nous invite-t-il pas à "aimer notre prochain, comme nous-mêmes"?
Quant au qualificatif désobligeant pour notre cardinal, il est scandaleux et je laisse chacun apprécier. Portons-le dans nos prières, avec ses frères évêques et prêtres, et tous les bénévoles qui se dévouent au service de l’Eglise.
Ce n’est pas en attaquant l’Eglise que l’on contribue à la faire évoluer et qu’on l’aide à annoncer la Bonne Nouvelle.
Jean-Jacques Durré
Vos réactions sur edito@wp-dev-cathobel.elipsys.be