A partir du 1er octobre prochain, le cours d’éducation à la philosophie et la citoyenneté (EPC) fera son entrée dans l’enseignement primaire officiel. Une « rentrée » marquée par des pressions de plus en plus explicites pour que, à l’avenir, les cours de religion et de morale soient supprimés.
A quelques encablures de l’inauguration du cours d’EPC dans l’enseignement primaire officiel, des enseignants de religion et de morale envisagent cette nouveauté avec anxiété. En effet, à l’heure où nous écrivons ces lignes, on ne connaît pas encore ce que les parents d’élèves auront choisi pour leurs enfants: une heure d’EPC et une heure de religion ou de morale, ou deux heures d’EPC.
Par conséquent, les enseignants concernés ne savent pas encore quels cours ils devront donner, ni à quels élèves, ni dans quelle(s) école(s). Les « profs » ne savent pas non plus si, à partir de 2020, ils pourront continuer à enseigner l’EPC, à côté de leur cours de religion et de morale.
Les pressions pour une suppression des cours de religion se font de plus en plus claires, du côté de la FAPEO (la Fédération des associations de parents de l’enseignement officiel), mais aussi de certains politiques, qui laissent entendre que, pour maintenir la paix dans nos démocraties, mieux vaut privilégier l’EPC à l’enseignement des religions. Dans une logique laïque uniformisatrice, toute différence de conviction tend ainsi à être rejetée comme dangereuse pour le « vivre-ensemble ».
Ce qui n’a pas manqué de faire réagir, Axel De Backer, enseignant de religion catholique. Dans une lettre ouverte, il explique: « Nous avons espéré qu’une réforme des cours de religion et de morale puisse soumettre à la confrontation raisonnable les convictions (…). Nous avons été naïfs. (…) les présidents Elio Di Rupo et Rudy Demotte ont déclaré à la télévision et à la à radio que la permission accordée aux maîtres de religion pour donner l’EPC était provisoire; tel pouvoir organisateur a sommé ses maîtres de morale et de religion de distribuer à leurs élèves le tract spécieux de la FAPEO; tel autre a menacé ses élèves, s’ils suivaient le cours de religion, de manquer une heure à l’horaire commun. » Des comportements en infraction flagrante avec la loi.
C.H.