Ce 1er septembre, les cloches ont retenti dans les cours des écoles… En Israël, la situation est contrastée avec le lancement d’une grève illimitée dans les écoles chrétiennes. Elles entendent ainsi protester contre les politiques de l’Etat hébreu jugées «discriminatoires», avec notamment, depuis plusieurs années, des restrictions budgétaires conséquentes.
Le Bureau des Ecoles chrétiennes déplore une diminution du budget de 35%, entraînant une augmentation des frais de scolarité à la charge des familles, dont les revenus, souvent inférieurs à la moyenne nationale, peinent à suivre. Cette situation, déjà difficile, s’est aggravée l’année dernière, lorsque de nouvelles réglementations du Ministère ont imposé une limite à la contribution des familles. Pour les responsables d’établissements, de telles mesures ne signifient rien de moins que la mort programmée des écoles chrétiennes en Israël.
L’échec des négociations
Pendant plus de huit mois, de longues et intenses tractations ont été menées entre le Comité du Bureau des Ecoles chrétiennes et le Ministère israélien de l’Education, avant que ce dernier ne propose aux écoles chrétiennes de devenir des écoles publiques. Proposition catégoriquement rejetée par le BEC, y voyant « la fin de l’entreprise éducative chrétienne » et « un coup tragique porté à la présence chrétienne en Terre Sainte ».
En mai dernier, une manifestation sans précédent avait alors rassemblé plusieurs centaines de personnes, dont des représentants d’Eglise, devant le siège du Ministère israélien de l’Education. Pourtant, celui-ci ne s’était pas montré sensible à un tel rassemblement. Devant l’échec des négociations, une réunion de médiation a eu lieu entre les parties concernées, en présence du ministre de l’Education, Naftali Bennett. Cette rencontre, jugée « positive » dans un premier temps, n’aurait été, selon le Comité du BEC, qu’un prétexte « pour gagner du temps » et « mettre fin à la protestation ».
La dernière option
La grève apparaît comme l’ultime recours pour faire valoir les intérêts des écoles. Le BEC affirme y avoir « longuement réfléchi » et compte à présent sur la compréhension des familles.
Les écoles chrétiennes accueillent, depuis de très nombreuses années, quelque 30.000 élèves, chrétiens et musulmans, leur dispensant un enseignement de qualité basé sur les valeurs chrétiennes d’amour et de fraternité. Elles sont classées comme « reconnues mais non publiques » par le ministère israélien de l’Education.
A. T. avec le Patriarcat latin de Jérusalem