Jorsala – C’est l’arrivée à Istanbul après 161 jours de marche


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Jorsala – C’est l’arrivée à Istanbul après 161 jours de marche
Par Manu Van Lier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
4 min

jorsala4Ce 16 jeudi octobre, un groupe de marcheurs arrive à Istanbul, porte de l’Orient. Leur périple a débuté le 8 mai à la l’Hôtel de Ville d’Ypres. Ils sont partis sous des pluies torrentielles, ont traversé des lignes de front du Flanders Field pour continuer inexorablement leur périple vers l’Est, 100 ans après le début de la Première Guerre mondiale.

Cinq mois après leur départ, ils se trouvent devant les portes d’Istanbul, but final de leur périple. Ils y écouteront un concert de musique Baroque dirigé par l’ensemble de Sigiswald Kuijken la Petite Bande). Les marcheurs retourneront ensuite en avion chez eux. En quelques heures, ils survoleront les 3.500 kilomètres qu’ils ont parcourus à pied ces derniers mois. L’un d’entre eux, Willem, jeune artiste d’Ypres a fait avec trois autres personnes l’entièreté du chemin. Pendant tout ce temps, il a porté une lanterne des tranchées de la région de l’Yser. Cet objet est devenu le symbole de la marche.

Jorsala: construire une route de dialogue reliant l’Orient

'Jorsala' est un ancien nom scandinave qui désigne la route vers Jérusalem. L’initiateur de la marche est Sébastien de Fooz qui, en 2005, a réalisé une marche vers Jérusalem. Il est l’auteur du livre "A pied à Jérusalem". Lors de son périple est née l’idée de créer une route de dialogue traversant sur l’axe Est/Ouest tant de lignes de fractures. En 2012, un groupe de soixante personnes issues de la diversité belge ont effectué une marche de Bruxelles à Aix-la-Chapelle. Jorsala veut créer ou promouvoir des espaces où l’on apprend à avoir confiance dans l’inconnu et où l’attention est portée sur la qualité du lien.
Cette expérience physique de la marche est une école formidable pour nous apprendre à nous ouvrir à la complexité et de notre rapport à lui.

Confiance dans l’inconnu

La philosophie derrière cette marche est l’ouverture à l’inconnu et l'expérimentation des perspectives qui en découle. Seuls sur 16 points-relais, des logements étaient prévus. Et c’était le but. Celui qui sait où il va loger tous les soirs à la fin de l’étape et qui est pris par la main, se laisse moins surprendre par le hasard et rate peut-être des occasions.

Une marche transeuropéenne traversant des lignes de fractures

Plus de 100 marcheurs de toutes origines marchent selon leurs possibilités de petits ou longs tronçons d’un sentier qui fait plusieurs milliers de kilomètres. Des Belges, Français, Néerlandais, Allemands, Iraniens, Marocains, Ukrainiennes, Italiens, Croates, Bosniaques, Kosovars, Bulgares, Syriennes,… ont tantôt marché en groupe ou en solo sur une route qui est marquée par 16 point-relais. Ces points-relais sont situés sur des fractures culturelles ou sur des endroits qui ont leur importance historique. Les marcheurs y ont rassemblé des témoignages et témoignent à leur tour de leur longue marche. Quatre personnes ont fait l’intégralité du trajet. Les participants ont traversé pas moins de quinze pays: la Belgique, le Luxembourg, la France, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine, la Bulgarie, la Grèce et la Turquie.

Concert à l’occasion de l’arrivée des marcheurs

Le musicien baroque Sigiswald Kuijken (La Petite Bande) qui bénéficie d’une renommée mondiale sera entouré de Benjamin Alard (clavecin) et de la soprane Marie Kuijken. Ils joueront à Istanbul pour accueillir les marcheurs et pour clôturer symboliquement la marche. Sigiswald Kuijken a déjà joué pour Jorsala au début de la marche dans la chapelle du cimetière militaire allemand de Menenwald, le plus grand de Flanders Fields. L’Ensemble Kuijken jouera dans l’église Saint-Antoine d’Istanbul.

Un chemin 'intérieur' vers Istanbul

Sébastien de Fooz n’a participé que partiellement à la marche. Pendant que les autres étaient sur le trajet, il a écrit sur ce qu’il l’a motivé dans la mise en œuvre du mouvement Jorsala. Le livre contient des couches introspectives sur ses expériences de marche antérieures et sur la marche actuelle. Sorti en néerlandais aux Editions Lannoo[1] au début du mois d’octobre, il sortira également en français aux Editions Racine cet automne[2].

CP

Toutes les infos se trouvent sur le site de Jorsala et sur Tripline

Retrouvez également l'émission radio "Il était une foi" du 13 avril 2014 sur la Première (RTBF), consacrée au projet Jorsala:

https://www.cathobel.be/2014/04/13/radio-il-etait-une-foi-jorsala/#.VD6GmPmsWEc



[1] 'Een binnenweg naar Istanbul' (Paru aux Editions Lannoo)

[2] Un chemin intérieur vers Istanbul (à paraitre aux Editions Racine)

Catégorie : L'actu

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