Ce dimanche 21 septembre, le pape se rendra pour moins de douze heures à Tirana, la capitale albanaise. Une visite significative qui mettra à l’honneur la cohabitation pacifique entre les confessions albanaises. Ce déplacement express a également été organisé dans le but de rendre hommage aux martyrs catholiques de la dictature communiste.
Ce dimanche, le pape François viendra saluer les représentants des différentes confessions présentes en Albanie: les orthodoxes et les musulmans, mais aussi les évangéliques, les juifs et les bektachis qui sont issus du soufisme musulman. Sous le régime communiste du dictateur Enver Hoxha (à partir de 1944), les Albanais ont été contraints à l’isolement et soumis à un régime stalinien extrême. De 1967 à 1991, toute pratique religieuse a carrément été interdite dans le pays. C’est un catholicisme de résistance qui s’est alors installé au sein de la minorité confessionnelle. De nombreux lieux de cultes, toutes confessions confondues, ont été fermés ou détruits, d’autres ont été transformés en services publics. Des centaines de religieux et religieuses et de nombreux laïcs ont été persécutés, torturés et tués en raison de leur foi. En 1967, l’Albanie fut proclamée "premier Etat athée du monde" par Enver Hoxha.
En 1993, Jean-Paul II s’était rendu à Shkodar, la plus grande ville du pays dont était issue une grande partie des martyrs catholiques. Il avait été "accueilli en Albanie par une ovation, même par les musulmans, ce qui démontre que dans ce pays il n’y a aucune hostilité envers le christianisme et l’Occident auquel on a l’impression d’appartenir, malgré la longue histoire ottomane", avait confié à Aleteia le spécialiste des Balkans, Roberto Morozzo della Rocca, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Roma Tre.
Espoir, renaissance et reconstruction
Ce 21 septembre, c’est un catholicisme renaissant que s’apprête à venir saluer le pape François. Car petit à petit, l’Eglise catholique du pays est sortie de son silence et de sa clandestinité. Les fidèles représentent aujourd'hui 10% de la population albanaise et la partie centrale du nord du pays, à majorité catholique, compte cinq diocèses. Au cours de son premier déplacement en Europe, le Saint-Père visitera l’université catholique de Notre-Dame-du-Bon-Conseil à Tirana car ce sont aussi sur les épaules de la jeunesse que repose la reconstruction du pays. "Nous voulons diffuser auprès de nos deux mille étudiants un bagage éthique fondé sur le respect de l’autre", a affirmé dans La Croix le P. Jérôme Mih, directeur général de l’université.
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S.T.