La communauté catholique hébréophone d'Israël sera à l'honneur le lundi 26 mai. En effet, lors de sa visite au Mont Herzl, le cimetière national, et à Yad Vashem, le pape François sera escorté par quatre enfants originaires de cette communauté.
La communauté catholique hébréophone est composée de catholiques qui se distinguent des communautés arabophones locales. L'accueil de ces fidèles, dont l'hébreu est la langue usuelle, constitue un défi récent pour l'Eglise catholique de Terre sainte. Pour répondre à la demande des pratiquants, leurs offices sont célébrés en hébreu. Si ces croyants jettent un pont entre le monde juif et le monde catholique, leur position n'est pas évidente à tenir aux yeux des Juifs, qui les considèrent, la plupart du temps, comme des renégats.
Des croyants groupés
A côté des Juifs convertis à la foi catholique, un deuxième phénomène est apparu, avec l'arrivée d'immigrés catholiques originaires des quatre coins du globe. Venus de Russie, d'Asie (Philippines) ou d'Amérique latine, ces catholiques ne connaissent pas la langue arabe. Installés sur une nouvelle terre, ils défendent un fort sentiment d'appartenance locale avec leurs compatriotes originaires d'une même terre natale. Les religieux présents en Terre sainte ont bien compris l'importance d'accueillir dans leur langue vernaculaire ces migrants économiques. En effet, ces catholiques se retrouvent en Israël pour des raisons économiques, non par choix idéologique. Si leur présence complexifie l'ordonnancement pastoral, paradoxalement, elle ne revitalise pas directement les communautés locales, puisque les migrants vivent souvent en communautés "régionales", sans se lier aux natifs. Autrement dit, les chrétiens nés en Terre sainte ont peu d'occasions de partager leur vie de foi avec les nouveaux arrivants.
Complexe, la Terre sainte est un microcosme qui réunit en son sein toutes les appartenances religieuses, des plus modérées aux plus vindicatives.
Angélique TASIAUX
