Pitoyable! Une page Facebook recense des faits de violence à Bruxelles en publiant des photos et des vidéos de combats de rue et d’agressions gratuites. Le plus consternant, c’est qu’en moins de trois semaines, près de 10.000 personnes ont « liké » la page.
La page intitulée les « Fights de BX » (traduisez les bagarres de Bruxelles) incite les jeunes à rendre publiques des agressions dont ils ont été témoins ou qui les impliquent directement. Images de règlements de compte entre adolescents, agressions dans le métro ou altercations en pleine rue se succèdent sur ce mur dédié à la violence urbaine.
Incitation à la violence
Le mot d’accueil des auteurs ne laisse aucun doute sur leurs intentions: « Juste pour le plaisir – Si vous avez des video de bagarre à Bxl ou si une baston aura lieu, envoyez le nous on poste tout anonyme! » Plus bas sur la page, la photo d’un adolescent menacé par un poing avec ce message: « 100 ‘j’aime’, on met la vidéo ». La police a été avisée de l’existence de cette page mais ne peut agir. Olivier Bogaert, commissaire à la Computer Crime Unit de la police fédérale explique dans le Vif: « Seul Facebook peut supprimer la page. En tant qu’utilisateur, il est possible de la signaler, mais il faut attendre que la demande soit traitée. » Il n’existe donc aucun moyen pour la police belge de faire supprimer rapidement ce genre de contenu. « Face à Facebook, la police belge n’est qu’un utilisateur comme un autre » souligne le Vif. La police invite toutefois les utilisateurs des réseaux sociaux à « dénoncer » massivement ce type de page aux gestionnaires de Facebook. Ce qui semble être la seule manière de bloquer ces contenus.
Qui est fautif?
Qu’un individu « mono-neuronal » crée ce type de page est une chose, que ses congénères publient des images haineuses de ce type en est une autre, mais surtout que dire des 10.000 personnes qui appuient la démarche en cliquant « j’aime »? Notre société est-elle à ce point en manque de repères pour que respect, pacifisme, tolérance et savoir-vivre n’aient plus aucun poids face au voyeurisme qu’entraîne ce spectacle affligeant? Faudra-t-il un nouveau « Jo Van Holsbeeck » pour réveiller les consciences et mettre enfin au ban cette violence gratuite qui gangrène nos villes? J’espère de tout cœur que non…
Manu Van Lier