A Zurich, le Jubilé 2017 de la Réforme doit permettre de préciser les buts œcuméniques en vue de l’unité de l’Eglise. C’est ce qu’a affirmé le 9 octobre le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, lors du Congrès international organisé en vue des 500 ans de la Réforme.
Devant les quelque 250 délégués du congrès organisé par l’Eglise évangélique d’Allemagne (EKD) et la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), le cardinal Koch a soutenu que la Réformation du XVIe siècle a été un des mouvements réformateurs parmi de nombreux autres dans l’histoire de l’Eglise. Elle a laissé de nombreuses blessures qui doivent être guéries ensemble.
La Réformation ne peut pas avoir de revendication exclusive sur la réforme dans l’Eglise. Le « réformateur le plus radical » a sans doute été François d’Assise, a affirmé le cardinal. « Lui, petit religieux sans importance », a fait front contre le puissant pape Innocent III. Il n’a cependant pas réformé l’Eglise « sans ou contre le pape », mais en communion avec lui.
Dans la même ligne, le Concile Vatican II (1962-1965) a lancé un mouvement de réforme analogue. Il a fait en sorte que la Parole de Dieu revienne au centre de l’Eglise, dans sa vie et dans sa mission, a souligné le président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens.
Alors que saint François offre l’exemple réussi d’une réforme radicale dans l’Eglise en unité avec la hiérarchie ecclésiale, la Réforme des réformateurs du XVIe siècle a au contraire conduit partout à la division dans l’Eglise, a regretté le cardinal. C’est pourquoi le Jubilé de la Réforme est associé du côté catholique à une douleur. Kurt Koch a évoqué un « échec de l’Eglise romaine de l’époque » et une « non-réussite de la Réformation » parce que la réforme n’a pas atteint l’ensemble de l’Eglise.
Ecrire l’histoire ensemble
Selon le cardinal, les Eglises doivent supporter le conflit existant. « Nous avons, des deux côtés, toutes les raisons d’élever des plaintes ou de faire pénitence pour les malentendus, les malveillances et les blessures que nous nous sommes infligés mutuellement au cours des cinq siècles passés. »
Le dépassement de cette histoire douloureuse peut se faire en l’écrivant ensemble. « A partir de la pénitence pour les souffrances historiques et de la joie de la communion œcuménique atteinte aujourd’hui surgit l’espérance que la commémoration commune de la Réformation nous offre la possibilité de faire de nouveaux pas vers l’unité tant attendue et de ne pas rester simplement à l’unité atteinte », a conclu le cardinal Koch.
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