En Belgique, environ 2000 suicides par an sont recensés, soit un peu plus de cinq par jour… Le suicide est la principale cause de décès des 25-35 ans, la deuxième pour les 15-25 ans. Face à ce constat alarmant, la Province de Liège mène depuis de nombreuses années un travail de prévention, avec notamment Openado, un programme d’accueil et d’écoute des jeunes et de leur famille. Dernier projet préventif en date, un réseau de sentinelles… Explication.
De nouvelles initiatives sont en cours de déploiement dans la Province de Liège. Elles s’inspirent de l’expérience acquise au Québec dans ce domaine… « Je tiens la route », par exemple, est un de ces programmes d’outre-Atlantique qui ont inspiré les Liégeois. Visant la promotion de la santé mentale, il comporte une série d’actions visant à aller vers les étudiants plutôt que d’attendre qu’ils frappent à la porte, une démarche en soi toujours difficile…
« Chez nous, il y a beaucoup de neige, de tempête, de blizzard », explique Guy Beauchamp, professeur au département de psychoéducation et de psychologie de l’Université du Québec. « On sait que tôt ou tard, on a des blizzards dans sa vie personnelle. Pour faire face, il faut quatre bons pneus : le physique, c’est-à-dire une bonne santé, une bonne alimentation, un bon sommeil; le psychologique, développer des capacités pour faire face aux difficultés de la vie; le social, savoir comment je peux compter sur mes amis; et le sens, l’engagement, la spiritualité… ».
Guy Beauchamp coordonne le programme avec Marc Martineau, professeur de psychologie au Collège de l’Outaouais. Les moyens les plus diversifiés ont été mis en œuvre : affiches, interventions théâtrales, animations, poèmes sur les tableaux des salles de cours, site Web… Le tout appelant à « des actions individuelles et citoyennes ». Mais « Je tiens la route » repose aussi sur un outil d’évaluation du milieu qui n’a pas manqué de retenir l’attention des Liégeois.
C’est donc sur le modèle québécois, lui-même inspiré d’expériences australiennes, que vont se répandre dans la Province de Liège « des réseaux de sentinelles », qui seront chargés de guetter la personne en souffrance. Pour cela, une formation s’impose. Peu contraignante, elle consiste en deux demi-journées de formation assurées par la Province.
L’Université de Liège a déjà marqué son intérêt pour ce réseau de sentinelles, tout comme la société Magotteaux et l’Union des classes moyennes.
AL/Gazette de Liège