Le scandale a été révélé par l’agence Reuters… Aux États-Unis, des parents adoptifs, lassés, échangent leurs bambins sur Internet via de petites annonces. Le principe est le même que l’échange d’animaux de compagnie, sauf que là il s’agit d’enfants issus de l’adoption. « Achetés » donc revendables ? Eclairage sur une grave dérive de la société de consommation.
On appelle cette pratique « private re-homing »,« child exchange », ou changement de foyer privé. Après avoir convenu de l’échange sur des réseaux sociaux de Yahoo! ou de Facebook, les parents adoptifs lassés de leurs enfants délèguent leurs responsabilités à une nouvelle famille d’accueil, via un simple acte notarié. Ces dernières contournent ainsi les conditions très strictes régissant l’adoption légale aux États-Unis. Une occasion également d’éviter de payer des frais s’élevant dans certains cas à des dizaines de milliers de dollars.
Ce trafic a été mis en lumière grâce à la journaliste d’investigation de Reuters Megan Twohey, après dix-huit mois d’enquête. Son reportage interactif publié entre le 9 et le 11 septembre, révèle que 261 enfants auraient été échangés via ce procédé au cours des cinq dernières années, aux Etats-Unis. En moyenne, une annonce de « private re-homing » était postée chaque semaine sur ce marché noir. La plupart des enfants sont âgés de 6 à 14 ans (le plus jeune d’entre eux n’a que 10 mois) et généralement originaires d’Éthiopie, de Russie ou encore de Chine.
Pour l’heure, et suivant les informations de Reuters, ce trafic ne concernerait que les USA…
Si Yahoo! a fermé tous les groupes repérés par Reuters depuis la publication de l’enquête, Facebook a en revanche refusé d’en faire autant. Le réseau social aurait justifié sa position en expliquant qu’Internet « est un reflet de la société que les gens utilisent pour toutes sortes de communications et régler toutes sortes de problèmes ».
Scandaleux…
Il est douloureux de constater que sur le Web, sous prétexte qu’il n’existe pas de Police morale 2.0, tout est permis. Même les faits les plus ignobles, comme le trafic d’enfants, au vu de tous… Où sont les hommes et les femmes de conscience qui devraient habiter la Toile ? « C’est Dieu qui donne la vie. Respectons et aimons la vie humaine, particulièrement celle qui est sans défense », tweetait le pape François en mai, sur le compte Twitter @Pontifex. « Seigneur, donne-nous la grâce de pleurer sur notre indifférence, sur la cruauté qu’il y a dans le monde et en nous », tweetait-il encore en juillet.
L’être humain n’est pas une marchandise. En tant que chrétien, ne pas réagir à l’échange sur un réseau social d’enfants adoptés sous prétexte qu’ils sont « lassants », est inacceptable !
« L’Eglise doit être présente sur le Web, mais elle ne doit pas perdre son âme » alertait en février Mgr Giraud, président du Conseil pour la communication de la Conférence des évêques de France. « Quel contenu développons-nous ? Les chrétiens doivent lutter contre le partage de paroles ou d’images dégradantes pour l’être humain et exclure ce qui alimente la haine et l’intolérance ».
A vous la parole…
AL/LePoint