Les organisations catholiques aux prises avec la bureaucratie russe


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Les organisations catholiques aux prises avec la bureaucratie russe
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

catholiques russsieDepuis l'instauration de la nouvelle loi sur les ONG, les organisations catholiques – qui ne sont pourtant pas concernées par ces nouvelles dispositions – semblent rencontrer des difficultés accrues en Russie. Peut-on parler de brimades anti-catholiques ou s'agit-il de simples méfaits de la bureaucratie et de la réalité économique ?

Ces derniers mois, la Russie s'est lancée dans une vaste chasse aux agents d'influence étrangers. En effet, une nouvelle loi sur les associations, paraphée par le président Poutine en juin 2012, renforce le contrôle du pouvoir sur les ONG suspectées d'œuvrer contre les intérêts de l'Etat. Depuis, la liste des associations qui ont reçu la visite des hommes du parquet s'allonge de jour en jour. Parmi celles-ci: Amnesty International, Agora, une association interrégionale de défense des droits de l'homme, la branche moscovite de Human Rights Watch, Golos, spécialisée dans le contrôle des élections, et l'organisation caritative catholique Caritas.

Inquiétudes chez les catholiques

Bien que organisations religieuses sont supposées exclues du champ d'application de la loi, il semble qu'un certain nombre d'entre elles aient été inspectées, contribuant à éveiller des inquiétudes parmi les prêtres et religieux vivant en Russie. Du coup, même des mesures anciennes et non liées à cette loi sont parfois interprétées comme de nouvelles brimades. C'est le cas, par exemple, de la règle imposant à tout nouvel arrivant, religieux ou non, de se contenter, au début de son séjour, d'un visa de 90 jours. Une contrainte qui impose de repartir régulièrement dans son pays d'origine. A terme, des visas ou des permis de séjour plus longs sont attribués.

Certains ecclésiastiques regrettent également que la restitution des anciens bâtiments catholiques étatisés sous l'URSS prenne trois ou quatre ans, alors qu'avec un peu de bonne volonté, cela pourrait se résoudre en six mois.

D’autres organisations catholiques vivent des moments difficiles à Moscou. Les Sœurs Paulines, tenant la seule librairie catholique de la capitale, ont dû fermer boutique cet été. Et l’Institut jésuite Saint-Thomas, jusque-là vraie université de philosophie, de théologie et d’histoire, a été contraint de changer de statut et de réduire l’ampleur de ses cours. Des mesures prises, dans les deux cas, pour des raisons avant tout économiques.

Un étatisme croissant

Pour Jean-François Thiry, directeur de la Bibliothèque de l’esprit, rare lieu de rencontres dans la capitale entre catholiques et orthodoxes, "il est faux de parler de climat de brimades systématiques contre les organisations catholiques. Toutes les contraintes apparues ou aggravées ces derniers mois sont avant tout l’effet de l’étatisme croissant en Russie, avec de nombreux casse-tête bureaucratiques."

P. A; (avec La Croix)

Catégorie : L'actu

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